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vendredi 22 mars 2024

Le Serpent (H. Verneuil, 1973)




Film d’espionnage à la française (mais qui se déroule en grande partie au siège de la CIA à Langley), Le Serpent a aujourd'hui pris un coup de vieux.
Très conventionnelle (malgré une jolie brochette d'acteurs), cette histoire d’espion du KGB qui passe à l’Ouest semble d’un autre temps. Henri Verneuil livre un film qui a tout d’américain (le sujet, plusieurs acteurs) mais qui est en fait très appliqué et didactique. Henri Fonda lui-même semble pris dans un costume étroit qui rigidifie son jeu.
On retrouvera le même travers dans I… comme Icare (là aussi très américain dans le sujet) où Verneuil ne parvient pas éviter cette impression d’application finalement assez terne et loin de la verve ou du punch de ses meilleures réalisations.

 


jeudi 4 novembre 2021

Le Corps de mon ennemi (H. Verneuil, 1976)

 



Très quelconque film d’Henry Verneuil, qui semble ne pas trop savoir quelle route sinueuse suivre entre le film policier, la chronique de mœurs, le récit de vengeance ou la gestion d’un casting de stars. Le tout est très emprunté, prévisible, sans passion et sans profondeur. On est même surpris de la superficialité des personnages, que les multiples flashbacks ne parviennent pas à épaissir.
Dans ce mitan des années 70, Belmondo a résolument pris le virage Bebel : immédiatement ses personnages s’en ressentent et deviennent prisonniers de l’acteur qui simplifie son jeu et tend, très vite, à la caricature. Le Corps de mon ennemi, qui garde Bebel sans cesse en plein centre du cadre, ne peut guère échapper à cette caricature et à cette dégaine surannée qui a bien mal vieillie.



vendredi 30 novembre 2018

I... comme Icare (H. Verneuil, 1979)




Henri Verneuil délivre un film politique de type conspirationniste, reprenant un genre qui a fait florès aussi bien aux Etats-Unis (avec Frankenheimer, Pakula ou Pollack), en Italie (les films-dossiers de Rosi notamment) qu'en France (avec Costa-Gavras ou Yves Boisset). La présence de Montand évoque évidemment Costa-Gavras : il est ici dans le rôle du procureur sceptique qui enquête.
Sans le nommer directement, le film reprend bien sûr l’assassinat de Kennedy et développe la thèse du complot. Le nom de l’assassin présumé – que le procureur refuse de désigner comme seul coupable – ne laisse aucun doute, puisque Daslow est une anagramme d’Oswald. D’autres indices reprennent d’ailleurs l’assassinat de JFK. Le film déroule alors avec application – mais sans grande originalité ou surprise – l’enquête du procureur qui remonte les pistes une à une et parvient, presque, à comprendre ce qui se passe.

On notera le film dans le film avec l’épisode de l’expérience de Milgram, que Verneuil reprend longuement. Très didactique là aussi, cette séquence aurait gagné à être exposée moins scientifiquement mais Verneuil, qui cherche à asséner son point de vue, ne fait pas dans la dentelle.



C’est d’ailleurs là le reproche de fond de son film : il n’y a pas de place à l’interrogation ou au doute, on ne se situe pas dans la zone grise de l’incertitude. Non, Verneuil sait qu’il y a eu un complot et il le démontre avec de gros sabots.
C’est bien dommage, c’est dans l’incertitude qui plane que se situent les plus grandes réussites du genre. Dans À cause d’un assassinat, par exemple, plus le film avance et moins le héros comprend ce qui se trame autour de lui. Les Trois jours du condor se termine sur un terrible doute qui vient assaillir Turner et remet en cause toutes ses certitudes. Rien de tout cela ici où la démonstration se veut rigoureuse et convaincante. Et, comme toujours, un film militant laisse peu de place à l’émotion et peine à convaincre le spectateur qui n’est pas déjà convaincu.



Dans son JFK, Oliver Stone, sur le même thème et même s’il assène de nombreuses « vérités » qui n’en sont pas (beaucoup de « preuves » avancées ont été largement contredites), cherche plus, in fine, à susciter l’interrogation et le doute, après la commission Warren, qu’à asséner une vérité.