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vendredi 25 novembre 2022

The Best Offer (La migliore offerta de G. Tornatore, 2013)

 



Avec ce beau film, Giuseppe Tornatore nous plonge habilement dans le monde de l’art pictural qu’il conjugue étroitement avec une relation sentimentale qu'il développe peu à peu. Très tardivement on comprend que le film cache une chausse-trappe dans lequel est embarqué le spectateur, qui suit le film au travers du regard et du ressenti de Virgil Oldman. Ce coup de théâtre est efficace même s’il est assez classique puisqu’on retombe sur le prototype du film d’arnaque. Mais The Best Offer en est une déclinaison assez originale et qui reste longtemps cachée.
Le film est complètement centré sur le personnage de Virgil Oldman et il doit beaucoup à Geoffrey Rush, parfait en commissaire-priseur raffiné qui va s’humaniser à ses dépens. C’est que ce personnage, qui achète mille portraits (en profitant avantageusement de son métier) pour les soustraire aux yeux du monde dans une pièce cachée, découvre un jour une version vivante de ces portraits féminins. Et c’est lui, l’expert en contrefaçon, qui, finalement, ne voit rien.

On notera que sa collection est fabuleuse, avec plusieurs œuvres (dont La Fornarina) sont des pièces maitresses de musées célèbres. Et ce n’est que très tardivement que l’on comprend que c’est cette collection – dont la constitution dirige la vie de Virgil – qui est au cœur du film.

Même si l’histoire sentimentale est un peu facile, la jolie symétrie entre la sagacité de Virgil à voir ce qui se cache derrière un palimpseste et son aveuglement devant le trou par lequel Claire observe le monde est très belle.

Et puis le film vagabonde au milieu d’œuvres d’art qui, il faut bien, dire réchauffent considérablement le cœur.



lundi 8 juillet 2019

Cinema Paradiso (Nuovo cinema Paradiso de G. Tornatore, 1988)




Ce film célèbre de Giuseppe Tornatore, véritable déclaration d’amour au cinéma emplie de nostalgie, souffre pourtant de bien des longueurs et, plus, généralement, il surligne maladroitement le moindre de ses effets.
Tornatore en rajoute à chaque instant, insistant sur chaque émotion, chaque moment du film, avec une musique de Morricone très envahissante et l’ensemble pèse beaucoup.
Noiret fait du Noiret (il en fait toujours un poil trop), et si le jeune Toto a une jolie fraîcheur, en revanche, devenu jeune homme, il est bien peu convaincant. Et Jacques Perrin, qui lui donne ses traits adultes et qui avait pourtant peu à faire, parvient lui aussi à en faire trop.
C’est tout à fait dommage, l’idée de départ était magnifique et il y a en fait bien peu de films qui nous emmènent dans la cabine du projectionniste, bien peu, aussi, qui nous font vivre les salles de cinéma comme autrefois on les vivait en Italie, lorsque le cinéma était au cœur du village. Et les rires de la salle devant Chaplin, ses pleurs devant Le Mensonge d’une mère sont des moments savoureux.
La première partie (avec Toto enfant qui est initié par Alfredo) est la plus réussie, ensuite, lorsque Toto grandit, le film tombe trop du côté de l’émotion sucrée (avec l’histoire d’amour fade et mièvre).


La fameuse séquence finale, avec un montage des baisers censurés préparé par Alfredo, est très belle, mais, là encore, Tornatore, s’y prend bien mal : il ne cesse d’interrompre la succession des baisers en nous montrant le contre-champ de Salvatore ému aux larmes. Que ne laisse-t-il ces baisers nous envahir, sans revenir à son personnage, de sorte que nous, spectateurs, devenions Salvatore – au lieu de le regarder pleurer –, pour être émerveillés, emportés par cette magie du collage des baisers du cinéma. On voudrait que cette séquence, sans l’interrompre, dure encore et encore.


Marcello Mastroianni et Maria Schell
dans Nuits blanches de L. Visconti