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mardi 25 octobre 2022

The Nickel Ride (R. Mulligan, 1974)

 



Tout à fait dans l’humeur des années soixante-dix, The Nickel Ride réussit, tout au long du récit, à rester dans l’interrogation de ce qui se trame réellement. Cooper a-t-il tort de s’en faire ou est-il réellement en danger ? C’est que, dans ce monde de la pègre, la roue tourne facilement. Et Cooper sent que tout lui échappe : il rate un arrangement, un deuxième, et il ne sait trop que penser de cet étrange personnage de cow-boy kitsch qu’on lui colle aux basques (est-ce un tueur ?) ni de son supérieur qui se veut rassurant. La fin est remarquable, puisque, jusqu’au bout, à l’image, on ne sait que conclure : au petit matin, Cooper est affalé, il est mort, mais que s’est-il passé ?
Jason Miller est parfait, le charisme de cet acteur rare fait merveille. Et Robert Mulligan maitrise impeccablement les codes du genre, dans ce polar noir moderne : les extérieurs de rues filmés en plan large contrastent avec le bureau serré de Coop (« l’homme aux clefs » oppressé jusque dans son bureau). La lumière et les tonalités sombres envahissent l’écran. The Nickel Ride, avec sa tension presque paranoïaque, sa façon de descendre dans la rue illustre le passage entre le polar noir classique et le néo-noir, très typique des années soixante-dix.

 


mercredi 16 novembre 2016

Du silence et des ombres (To Kill a Mockingbird de R. Mulligan, 1962)




Très beau film de Robert Mulligan (dont on déplorera le titre français, bien loin du titre original), qui met en scène – et ce n’est jamais facile – une histoire entièrement vécue au travers des yeux d’un enfant. Fort du grand succès du roman d’Harper Lee Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur, Mulligan l’adapte en s’appuyant sur des comédiens parfaits. Si Gregory Peck y trouve son meilleur rôle, Mary Badham est exceptionnelle en Scout, la fille rêveuse et aventurière.


Au-delà du regard social sur l’Amérique des années 30, avec son racisme largement dénoncé (le récit se déroule en Alabama), le cœur du film est le regard d’une enfant sur son père et, plus précisément, la fierté de l’enfant pour son père. On retrouve ici une thématique difficile et traitée notamment dans Le Voleur de bicyclette. On a aussi, dans cette exploration d’une relation filiale, une ascendance certaine avec La Nuit du chasseur.
En effet Scout, bien qu’elle respecte son père Atticus, découvre, au fur et à mesure, ses valeurs et son intégrité. Et c’est dans la confrontation de son père avec d’autres adultes qu’elle prend conscience de sa valeur. D’abord quand, devant la prison, il ose affronter les hommes venus lyncher le noir Tom Robinson (Scout intervient et désamorce la situation, mais Atticus s’était dressé pour faire barrage à la foule). Ensuite, bien sûr, lors du procès, quand, malgré la défaite, tous les Noirs se lèvent au passage d’Atticus. Cette relation parent-enfant est exprimée de façon très touchante, en particulier par le point de vue adopté (celui de l’enfant).


jeudi 18 août 2016

Un été 42 (Summer of '42 de R. Mulligan, 1971)




Film très réussi de Robert Mulligan sur le sujet difficile à traiter des premiers émois des adolescents. Le film est empreint d’humour, de nostalgie et de sensualité. Il parvient à trouver un équilibre entre l’aspect comique d’adolescents avides de se déniaiser (amusante scène des trois amis listant les étapes successives pour arriver à ses fins avec une fille) et les premiers sentiments amoureux, beaucoup plus sérieux et qui porteront très loin le jeune Hernie, amoureux de Dorothy, femme mariée plus âgée que lui.
Jennifer O’Neill est très jolie et le jeune Gary Grimes joue très bien : on parvient à lire tour à tour chez son personnage la fierté, la nervosité, la sidération, la fébrilité ou encore la tristesse sourde, résumant ainsi les émotions des adolescents.
La dernière séquence est remarquable, Jennifer O’Neill dégageant une tension, une fébrilité et une détresse chez son personnage de Dorothy. Couplée à la musique célébrissime du film, Mulligan parvient à créer, sans une parole, avec beaucoup de pudeur et de sensualité, une scène d’amour pleine d’émotion.

Hernie sous le charme de Dorothy