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lundi 26 juillet 2021

Ce bon vieux Sam (Good Sam de L. McCarey, 1948)

 

Cette fable de Leo McCarey a beaucoup vieilli. On comprend bien où le film veut en venir en suivant les tribulations de ce trop bon Sam qui est constamment piégé par ses bons sentiments, son altruisme trop poussé et sa bonne volonté. Et l'on sait que, comme dans toute bonne comédie, le curseur est poussé un peu loin. Mais, malgré tout, ce personnage qui s’oublie tout à fait, jusqu’à ne pas voir les desiderata de son épouse, jusqu’à se mettre en danger sans se rendre compte de rien ne convainc guère. Le film joue à plein sur le ton naïf ou benêt qu’adopte volontiers Gary Cooper, mais ce ne sont pas là ses meilleurs rôles, loin s’en faut.
Le genre (à la fois comédie et fable moralisatrice) et le discours du film (qui égratigne à sa façon l’American way of life) autorisent le happy-end final, qui vient, enfin, récompenser le dévouement sans borne de cet altruiste de Sam au cœur constamment sur la main. Mais on ressort déçu : Ce bon vieux Sam est un film de second rang de McCarey.



jeudi 27 mai 2021

Brune brûlante (Rally 'Round the Flag, Boys! de L. McCarey, 1958)

 

Cette comédie de Léo McCarey a assez mal vieilli. Derrière la légèreté du propos et le rythme tranquille, on comprend bien où veut en venir le réalisateur, qui, dans sa volonté de brosser un portrait gentiment corrosif de l’American way of life, joue uniquement de personnages archétypaux, certes parfaitement brossés mais qui, très vite, deviennent caricaturaux. Et l'on se lasse, justement, de ces excès permanents. Excès qui tournent au cabotinage d’acteurs (Paul Newman est rapidement fatigant) et aux gags potaches sans grand relief. Que l’on est loin, ici, de la finesse et de la verve dont peut faire preuve McCarey !




vendredi 20 avril 2018

La Soupe au canard (Duck Soup de L. McCarey, 1933)




La Soupe de canard est sans doute l'un des meilleurs films des Marx Brothers, parfaitement mis en scène par Léo McCarey, grand maître de la comédie (et grand modèle d’autres maîtres, tels que Capra ou Wilder).
Comme souvent dans d’autres films de la petite bande, malgré le loufoque le plus débridé, le film tient debout, on ne sait trop comment.

Depuis le scénario jusqu’au jeu des acteurs, tout confine à l’absurde : les situations les plus burlesques s’enchaînent, sans soucis des invraisemblances ou des contradictions. Qu’importe : les Marx Brothers jouent de leur désinvolture habituelle, sans guère s'attarder sur la cohérence du récit, pour construire une joyeuse anarchie absurde. Les mécanismes comiques s’enchaînent jouant sur les situations, les parodies, les dialogues (ou l’opposition des dialogues et des silences). Ce comique burlesque si unique, à la fois délirant, très drôle et sans queue ni tête trouve peut-être ici sa plus belle expression.



dimanche 9 août 2015

L'Extravagant Mr Ruggles (Ruggles of Red Gap de L. McCarey, 1935)




Excellente comédie de L. McCarey. Charles Laughton est délicieux dans le personnage de Marmaduke Ruggles, majordome européen, précieux et appliqué, confronté au Far-West.
C'est de ce majordome perdu au poker par son maître que viendra la leçon de démocratie lorsqu'il récite le discours de Lincoln à Gettysburg. Le film commence en caricatures (une Angleterre snobe, une Amérique délurée) et va s'approfondissant, toujours drôle, équilibré, délicieux. Et Marmaduke s'intègre socialement en troquant la recette du mauvais café américain en échange d'une recette de bon thé anglais... Plusieurs répliques de Lauhgton sont légendaires (quand il se saoule et, mieux encore, quand il regrette de s'être saoulé).
Il faut se souvenir de ce que furent les comédies américaines, de ce que fut ce genre, aujourd’hui qu'il est dévoyé et que les comédies sont devenues lourdes et sans malice.


dimanche 17 mai 2015

Elle et lui (A love affair de L. McCarey, 1938 et An Affair to Remember de L. McCarey, 1957)


Elle et Lui An affair to remember Cary Grant Deborah Kerr Leo McCarey Poster Affiche


Un même titre pour deux films. Si le titre français est le même, le titre original est différent : Léo McCarey réalise A love affair tout d’abord en 1938, puis, dix-neuf ans plus tard, An affair to remember. Pratiquement scène pour scène il s’agit du même film, les lignes de dialogues sont aussi quasiment identiques.

Le plus brillant tout d’abord. An affair to remember est un chef-d’œuvre absolu. Il éblouit par sa dualité : une première partie de comédie, en un ping-pong délicieux et drôle. Puis une halte sur la côte méditerranéenne, qui est le climax absolu du film, prémices à une seconde partie dans laquelle le film change de registre, glisse vers le drame pour finir dans une séquence extraordinaire où le rire et les larmes se côtoient comme jamais. Bien entendu Cary Grant est éblouissant, d’abord dans le registre qu’il maîtrise absolument (son charisme, sa décontraction, son phrasé ultra rapide en font un génie de la comédie) puis ensuite en se coulant dans la tristesse de l’abandon. Deborah Kerr est une complice parfaite, elle a ce petit piquant ironique d’abord, puis cette douceur ensuite qui complète Cary Grant. L. McCarey, sur ses vieux jours, signe sans doute son chef-d’œuvre (dans une filmographie avec pourtant tellement de films admirables) et met beaucoup de lui-même dans son héros Nicky Ferrante. Et c’est l’évolution des deux personnages découvrant, malgré eux, leurs sentiments, qui fait infléchir le ton du film.

Elle et Lui Love Affair Charles Boyer Irene Dunne Leo McCarey Poster Affiche

Il est fascinant de comparer cette réussite extraordinaire avec A love affair. On l’a dit ce premier film est très proche de son remake somptueux. Et pourtant ce premier film, déjà très bon, reste très en-dessous de son remake. Rien de génial ou de lumineux ici. Réfléchir au comment du pourquoi de ce qui différencie les deux films est fascinant.
Les acteurs sont très bien : Charles Boyer, en French lover, a lui aussi une touche ironique dans sa séduction (même si le style est plus daté et emprunté que celui de C. Grant), et Irene Dunn est convenable (elle pêche un peu, malgré tout, en regard de la fraîcheur de D. Kerr).

Non, ce qui différencie les deux films c’est le manque de relief du premier, son manque de rythme. On sait que la mise en scène  doit sentir le rythme, eh bien dans ce premier film la comédie n’est pas assez enlevée (on est loin de la screwball comedy que l’on approche par séquences dans le second), les émotions sont trop feutrées ensuite, trop retenues. Les tons y sont moins marqués, le glissement d’un ton à l’autre est plus doux. La séquence de la visite à la grand-mère n’est pas ressentie de la même manière, la magie opère moins. Dès lors n'apparaît pas ce basculement que l’on ressent si fortement dans An affair to remember.

lundi 19 novembre 2012

Cette sacrée vérité (The Awful Truth de L. McCarey, 1937)




Excellente comédie, archétype du genre dans le cinéma américain d’avant-guerre. Léo McCarey brode infiniment sur un thème classique : le mari et la femme se séparent au début du film, on sait pertinemment qu’ils se retrouveront à la fin et l’heure et demie entre ces deux moments est le prétexte à tous les marivaudages, les petits pièges pour éliminer des prétendants, les tentatives d’aller voir ailleurs, etc. le tout sur fond de dépit amoureux et de jalousie.



Le sel du film consiste dans le jeu des acteurs, magnifié par la mise en scène de McCarey, maître du genre, qui joue avec adresse sur la longueur des scènes, sur la variété des situations, utilisant avec aisance un héritage venu tout droit du burlesque pour faire se répondre le comique de gestes, de situations et de dialogues. C’est là que le jeu des acteurs est décisif : Cary Grant à l’aise comme un poisson dans l’eau dans ce registre, avec son débit de parole si rapide et son second degré si naturel. Avec des tels acteurs toutes les situations, même les plus improbables, mêmes celles qui sont emmenées le plus loin, passent avec aisance.