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mardi 11 août 2020

Aquaman (J. Wan, 2018)




Énième film de super-héros, traité comme tous les autres avec un mélange informe de scènes d’action – qui sont autant de bouillies d’images –, de moments étonnamment kitsch (les monstres marins ou les costumes avec leurs tridents sont très naïfs et enfantins), et bien sûr, d’un envahissement permanent par le numérique. L’histoire, qui cumule tous les poncifs du genre, est idiote et ne réserve aucune surprise : on s'ennuie ferme. Les personnages sont transparents, avec des méchants très méchants et un héros arrogant, sûr de lui et tout à fait antipathique.

Bref, on a compris, voilà encore une déclinaison sans aucune saveur du hamburger hollywoodien, avec un trop plein d’ingrédients gras et débordant d’une sauce indigeste. Mais, comme tant de fast-foods et tant de hamburgers, les spectateurs en raffolent et le film cartonne…
On se sent découragé, parfois, devant cette dérive monstrueuse des grosses machines hollywoodiennes, qui ressassent les mêmes recettes, engloutissent des budgets considérables, phagocytent par leur distribution les cinémas et laissent des miettes aux autres films.
Mais, on le sait, le cinéma est une industrie alors, en bons industriels, les majors s’en donnent à cœur joie, ne prennent aucun risque et engrangent des millions. Et pour ce qui est de réaliser un film qui ne soit pas un simple produit industriel, programmé, labellisé et certifié conforme, on repassera.


mercredi 12 août 2015

Saw (J. Wan, 2005)



Saw Affiche Poster

Saw est le premier film de son réalisateur, film qu’il a eu bien du mal à financer mais qui a connu un très grand succès en salle. Bien que Saw fût qualifié d’original, il reprend directement l’intrigue de L’Abominable Docteur Phibes de Robert Fuest. Il en reprend les motivations du tueur (une vengeance face à un corps médical déficient) et le principe des pièges successifs appliqués à différentes victimes. On retrouve ainsi dans Saw une sorte de masque qui broie la tête de la victime ou l’idée de cacher une clef dans un corps humain, ce que le film de Fuest propose déjà. Bien entendu la vague gore du film de genre a emporté tout le charme un peu désuet et très anglais de Fuest, au profit d’un pseudo-réalisme sordide et glauque où toute retenue s’en est allée.
Saw apparaît ainsi comme un mélange des films gore classiques tels que Orgie sanglante ou 2000 maniaques, saupoudré d'idées prises du côté de L'Abominable docteur Phibes, le tout dans un univers glauque et sordide façon Seven.

On est surpris de trouver dans Saw des garde-fous – qui n’étaient pas là dans le film de Fuest – alors que toute l’horreur sadique des pièges est montrée avec un voyeurisme outrancier. En effet le tueur de Saw se targue de moraliser ses victimes et de les laver de leurs péchés. Ils ont d’ailleurs une chance (minime il faut bien dire, mais symbolique) de se dépêtrer du piège. Rien de ça chez Fuest où rien ne viendra adoucir la vengeance de Phibes, surtout pas la bonne morale. On a ainsi l’impression étrange que l’on montre des abominations épouvantables tout en faisant un cours de morale, ce qui est quand même assez gonflé. Et cela montre des tendances qui n’existaient pas auparavant dans le genre. Pas de jolie morale derrière le Leatherface de Massacre à la tronçonneuse ou les zombies de La Nuit des morts-vivants. C’est comme si l’on pouvait montrer les pires scènes de crimes ou de tortures mais en se devant de l’entourer (de se protéger ?) d’une morale (on retrouve la même tendance dans l’éprouvant Hostel de E. Roth, qui reprend la même veine d’horreur en montrant le plus de barbarie possible, mais en ne s’épargnant pas un rééquilibrage moral, très discutable pour le coup).
Cela dit, si Saw n’invente rien, il est réussi dans son genre. Le problème évidemment est de supporter le genre : on est ici dans l’épouvante et l’horreur. Le film est bien entendu (c’est le genre qui veut ça) très malsain, très violent, absolument tordu et il réussit la gageure d’être crescendo dans l’horreur. L'ambiance post-Seven exagérée est elle aussi réussie.
Bien entendu le film est parfaitement vain. Il est là pour titiller le dégoût, tester un peu le spectateur, tout cela peut-être en se lavant les mains de tout aspect malsain, non seulement par l’aspect moralisateur du tueur, comme on l’a dit, mais aussi puisqu’après tout, tout est pour de faux puisque c'est du cinéma. On est curieux, malgré tout, de connaitre les tenants et aboutissants des véritables fans du genre, ce qu’ils cherchent et ce qu’ils trouvent devant ce genre de film.

Comme le film a cartonné, de nombreuses suites ont été tournées, suites qui déclinent sans fin des morceaux de barbarie, plus sanguinolents et atroces les uns que les autres, et qui sont donc aussi inutiles et vaines les unes que les autres.