samedi 23 septembre 2023
La Cible humaine (The Gunfighter de H. King, 1950)
mercredi 9 juin 2021
Capitaine de Castille (Captain from Castile de H. King, 1947)
Avec ce que le faste d’Hollywood a de meilleur, Capitaine de Castille déploie toute la splendeur,
la flamboyance et l’exotisme dont est capable un grand studio. Capitaine de Castille est un de ces grands
films épiques, dus aux moyens surpuissants du studio et c’est une grande réussite
de la Fox, un peu comme Les Chevaliers de
la table ronde ou Ben Hur le sont pour la MGM.
De l’Espagne au Mexique, des cavalcades de nuit aux miroitements
des armures sous un soleil éclatant, on subit l’inquisition, on traverse les
océans, on côtoie Cortés (remarquable interprétation de César Romero). Et c’est
au milieu de trahisons, de coups du sort, de gestes de bravoure et de
sacrifices que Pedro De Vargas construit son destin.
Passant de moment de désespoir très violent (la mort de la
jeune sœur sous la torture) à l’aventure pure et dure (la conquête du Nouveau
monde, Cortés qui brûle ses vaisseaux), le film est découpé en deux grandes
parties : la partie espagnole est souvent très sombre, à la fois dans le
récit et formellement, quand le Mexique apparaît éclatant.
De façon tout à fait originale, la trajectoire de Pedro De
Vargas n’est pas circulaire comme on pouvait l’attendre (il n’obtiendra pas
réparation dans son pays et ne se vengera pas) mais, de façon habile (et qui
revêt une forme de réalité historique pour certains proscrits), sa fuite
devient une conquête.
Tyrone Power incarne parfaitement le noble déchu mais qui va
de l’avant et ne se départi jamais de sa droiture et de son honneur. Le je-ne-sais-quoi d’aristocratique de son port insuffle ce qu’il faut d’orgueil (et
même d’orgueil blessé par moment) à ce fils de famille qui devient capitaine sur
l’autre continent.
Et l’on voit une nouvelle fois, que, dans les films historiques, c’est lorsque la petite histoire rejoint la grande que la sauce prend (ici celle de Pedro De Varga qui suit la conquête de Cortés), beaucoup plus que l’inverse (lorsque la grande Histoire cherche à être illustrée à travers de petites histoires). On s’attache au héros, à son destin et, comme un ruisseau qui rejoint un fleuve et dont les courants se mélangent, les destins progressent ensemble. On adore voir Pedro De Vargas en bras droit de Cortés : Hollywood joue avec l’Histoire et cela lui réussit bien.
lundi 26 avril 2021
Les Neiges du Kilimandjaro (The Snows of Kilimanjaro de H. King, 1952)
Adaptation très
hollywoodienne (et trop hollywoodienne, en fait, pour être émouvante) de la nouvelle
d’Hemingway. Gregory Peck est ici dans un rôle qui ne lui va guère : son
visage trop lisse, qui convient parfois si bien, ne rend pas compte des délires
et des douleurs de Harry Street, dont on verrait volontiers le front barré de
rides plus marquées. Les angoisses, la décadence, les délires fiévreux :
tout cela marque davantage le visage. Son jeu trop classique (ici trop forcé) peine
à rendre le personnage crédible.
On préférera les
rôles féminins (Susan Hayward et Ava Gardner) mais l’ensemble, même s’il se
suit sans ennui, peine à tenir en haleine et à émouvoir. Et la fin, comme pour
en rajouter, s’étire trop en longueur et, qui plus est, s’avère sans surprise
aucune.
mercredi 21 novembre 2018
Le Brigand bien-aimé (Jesse James de H. King, 1939)
On notera cependant que, progressivement, après les premières attaques et après que Jesse s'est rendu (et après qu’il a été trahi par le directeur de la Compagnie), il devient de moins en moins dandy : se terrant dans la montagne, ne voyant sa femme que de plus en plus épisodiquement, son allure même devient progressivement celle d’un bandit.
Le film présente le chemin de fer non pas comme un progrès civilisateur, symbole de la confrontation à la Frontière (comme c’était le cas, par exemple, dans Le Cheval de fer de Ford), mais comme un élément capitaliste de spoliation : la Compagnie est montrée comme une grosse entreprise qui vole les petites gens. Cela dit le film ne va pas jusqu’au bout de sa logique puisque King n’aborde jamais, ni de près ni de loin, ce que signifierait une société où la Compagnie serait vaincue : une disparition du chemin de fer ? un frein à la civilisation ? Dès lors, la trajectoire de Jesse ne peut être que vaine et tragique. King, en réalité, élude le problème et n’hésite pas à montrer, en fin de film, le chemin de fer comme symbole du progrès.
La séquence finale de l’assassinat, très célèbre, sera reprise de nombreuses fois, avec des variations très intéressantes (1). Ici, Jesse James a choisi d’arrêter sa vie de hors-la-loi (cédant ainsi aux supplications de Zee et influencé de façon décisive par les enfants qui jouent dehors), de se consacrer à Zee et de gagner honnêtement sa vie. C’est alors qu’il est lâchement assassiné.