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mercredi 28 juin 2017

The Neon Demon (N. Winding Refn, 2016)




Les premiers pas dans le mannequinat de la belle et jeune Jesse sont l’occasion pour Nicholas Winding d’un film très esthétique, plastiquement abouti, avec des jeux d’ambiance, de couleurs et de sons libres et déchaînés.
Mais au-delà de cette chorégraphie formelle où toute l’habileté de N. Winding se déploie et qui rappelle, par moments, Mulholland Drive, le film est hanté par des pulsions de mort – celles-là même qui hantent ce milieu –  qui rôdent autour de Jesse. On est dans un cinéma naturaliste (dans le sens de Deleuze) où les pulsions du monde d’origine viennent hanter le film, comme un sous-bassement à tout l’univers de la mode et aux sacrifices physiques imposés pour exister dans ce milieu.
Et la violence névrotique et glaçante enfle peu à peu jusqu’au paroxysme inévitable, empreint de meurtre et de cannibalisme.


samedi 6 août 2016

Drive (N. Winding Refn, 2011)




Bon thriller, qui démarre avec une excellente séquence, avant de baisser d'un ton et d'être moins novateur. Mais l'ensemble est remarquable et on apprécie, dans les temps actuels où bien des films cherchent à immerger dans une action ininterrompue et trépidante, un rythme plus lent, plus calme, qui attend les personnages.
La séquence initiale est une reprise du début du Driver de W. Hill. On retrouve le même scénario (une course-poursuite "lente" après un braquage) et le même mutisme chez le personnage principal.

Ryan O'Neal, chauffeur mutique et détaché dans The Driver
Ryan Gosling dans Drive, avec le même mutisme


Mais ici N. Winding Refn change complètement l'atmosphère, en filmant avec plus de chaleur, plus de velouté (la bande originale, notamment, y est pour beaucoup).
Malheureusement Ryan Gosling – un peu comme Ryan O’Neal d’ailleurs   manque terriblement de charisme. Il faut dire tout le monde n’a pas le magnétisme de Alain Delon ou Steve McQueen (Bullitt est très présent), qui peuvent se permettre des jeux extrêmement minimalistes.

On sent dans le film une double influence : celle de M. Mann d'abord (au travers d’un film comme Collatéral en particulier), avec une volonté de filmer la ville, la nuit, le lent mouvement des personnages, de chercher une distance un peu feutrée ; et celle de M. Scorsese (Taxi Driver) ensuite, dans les errements du personnage (dans la manière de marcher de Ryan Gosling même) et surtout dans les soudaines explosions de violence, comme des déchaînements trop longtemps contenus (la violence est par trop exagérée d'ailleurs, on regrette un peu cette concession aux modes actuelles). On retrouve là une idée qui était déjà présente à un point encore beaucoup plus extrême dans Le Guerrier silencieux, film précédent de N. Winding Refn, qui alliait des moments lents, silencieux et sans musique, avec des déchaînements de violence barbare et atroce.

lundi 9 juin 2014

Le Guerrier silencieux (Valhalla Rising de N. Winding Refn, 2009)




Étonnant film de N. Winding Refn, très violent, mais pourtant très calme et lent. Winding Refn filme volontiers de longs silences autour du feu ou la lente avancée du bateau qui dérive dans la brume. Le film est presque sans parole, avec une bande sonore confinée aux bruits diégétiques (beaucoup de moments dans la boue, sous la pluie, des bruits de chaînes et de combats, des râles, des cris). Et la violence se déchaîne avec une crudité terrible (des crânes explosent, des ventres sont déchiquetés), dans ce monde sans pitié ni réconfort.
Le film est beaucoup plus serein (malgré ses séquences très violentes) et abouti que les films précédents du réalisateur (les différents Pusher notamment) et il préfigure le plus grand équilibre qu'il trouvera dans Drive.