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lundi 19 décembre 2022

L'Armée des morts (Dawn of the Dead de Z. Snyder, 2004)

 



Il y a bien peu à retirer de ce remake du film de Romero même s’il faut remarquer combien le discours que pouvait avoir ce dernier sur la société américaine disparaît ici totalement. Zack Snyder n’a rien à dire, il se contente de dérouler les codes du genre.
Le genre, alors, semble désormais affadi au point de n’être rien de plus que la recherche d’une réussite d’apparence qui veut plaire à un public de fans (on scrute l’aspect et le comportement des zombies, les séquences spectaculaires en extérieur ou l’installation d’un huis clos, etc.).

Deux remarques cependant sur les zombies du film qui sont à la fois traditionnels et modernes. Ils sont en effet fidèles aux zombies de Romero en ce qu’ils sont des morts qui vivent à nouveau (quand les zombies de 28 jours plus tard ou de World War Z sont des malades (les contaminés se transforment en zombies : ils ne meurent pas)). Mais les zombies de Snyder ont néanmoins les attributs des zombies « modernes », puisqu’ils ne sont plus des êtres hagards et titubants mais des furies galopantes que rien n’arrête (comme le veut la version actuelle des zombies, depuis 28 jours plus tard jusqu’au Dernier train pour Busan). Ils ont donc troqué leur hébétude traditionnelle (que l’on rencontre encore chez Jarmush par exemple) pour une haine violente et féroce contre les humains non contaminés.


On peut voir, dans ces zombies enragés et qui ne veulent rien d’autre que déchiqueter les humains encore sains, une métaphore de la société où tous les résistants au monde moderne sont impitoyablement pourchassés et dévorés : il n’est pas question de chercher à être autre chose que ce que la société nous enjoint d’être. Pour les malheureux qui résistent, la lutte contre les zombies forcenés s’annonce vaine : à tout moment ils peuvent être attrapés, dévorés et devenir zombie à son tour.

Cette interprétation – qui n’est bien sûr pas le propos du réalisateur – met au goût du jour la pensée de Bernanos (« le monde moderne est une conspiration contre toute forme de vie intérieure ») en la mâtinant de monstruosité : les zombies dévorent les corps, là où le monde moderne dévore les âmes.




mardi 19 juillet 2016

Batman v Superman : l'Aube de la justice (Batman v Superman : Dawn of Justice de Z. Snyder, 2016)




Blockbuster inutile et vain, qui tire largement vers le bas la moyenne des films mettant en scène des super-héros (qu'ils soient issus de l'univers Marvel ou de DC Comics). L’idée de départ (faire une confrontation entre Batman et Superman) est un thème récurrent du monde des Comics mais le résultat est très décevant (on est loin du ton très sombre de la BD de Miller dont s'inspire le film). Le scénario est très alambiqué (forcément), avec deux histoires entremêlées (ce qui, en soi, est une bonne idée, mais aucune des deux histoires n’est réellement intéressante). On sent des relents des films de Nolan, aussi bien dans le scénario (en brodant autour de la question du super-héros qui est ou non au-dessus des lois, de ses responsabilités, etc.) que dans la mise en scène ou la bande originale (en particulier, ce n’est pas surprenant, dans bien des séquences avec Batman). Ben Affleck n’est pas transcendant en Batman, Henry Cavill est aussi lisse que son personnage de Superman, et Jesse Eisenberg interprète un Lex Luthor – le grand méchant du film – qui est une énième version du petit génie-fils à papa complètement fou.
Tout cela coûte extrêmement cher (même si tout cela rapporte énormément), mais, pour le spectateur, il n’y a pas grand-chose à tirer d’autre qu'un spectacle médiocre.