lundi 30 décembre 2024

La Jeunesse de la bête (Yajū no seishun de S. Suzuki, 1963)

 



Seijun Suzuki montre toute sa vista formelle dans ce film de yakuzas : ce n’est pas tant l’histoire qui surprend (le scénario suit le schéma très classique d’un flic qui s’infiltre au milieu de bandes rivales pour découvrir qui a tué son ami) que la mise en scène : il n’est pas un plan qui soit conventionnel, pas une image qui ne tranche pas l’audace du cadrage, par le jeu sur les sons, sur les couleurs, sur la profondeur de champ, sur le rythme. Suzuki, expérimentateur virtuose, accumule les effets et son film a une flamboyance visuelle rare.
Mais, on le sait, la Nikkatsu qui l’employait ne goutait guère ces originalités et aspirait surtout à le voir réaliser des séries B facile à commercialiser et il sera bien mal à l’aise dans les contraintes imposées par le studio. Il ira pourtant encore plus loin dans cette stylisation baroque (Le Vagabond de Tokyo) et dans ses recherches plastiques (La Marque du tueur) mais on reste déjà sidéré et happé par l’audace visuelle de cette Jeunesse de la bête.



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