Affichage des articles dont le libellé est Verheyde Sylvie. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Verheyde Sylvie. Afficher tous les articles

jeudi 16 mai 2024

Stella est amoureuse (S. Verheyde, 2022)

 



L’idée est toujours bonne de proposer une suite où l’on retrouve un personnage quelques années plus tard. Surtout que l’on avait découvert Stella du haut de ses onze ans en sixième, la voilà maintenant en terminale. On peut imaginer voire illustrées deux étapes clefs d’une vie : en quelque sorte le passage de l’enfance à l’adolescence dans un premier temps, le passage de l’adolescence à celui de l'âge adulte dans un second.
Mais, d’emblée, le film se fracasse sur le casting : de n’avoir pu conserver sa jeune actrice pour la montrer huit ans plus tard fait s’effondrer une bonne part de l’idée. Un peu comme si Truffaut avait dû changer d’acteur après Les Quatre Cents Coups.  Et l’on sait combien la saga Doisnel est ontologiquement indissociable de Jean-Pierre Léaud. Ici la jeune Léora Barbara cède donc le rôle, de même – dans une moindre mesure mais cela est tout aussi frustrant – que Karole Rocher, qui jouait la mère.
Cela dit, Sylvie Verheyde n’a pas grand-chose à dire : la première séquence montre Stella en vacances en Italie entre copines, la dernière séquence la montrant, l’année scolaire finie, exactement dans la même situation, accrochée derrière un bel italien sur une Vespa, comme si, entre-temps, rien ne s’était passé. Pour illustrer une année clef on repassera : quelques frustrations (la réalisatrice rejouant à distance le jeu social du bistrot), quelques amours, de la danse, rien de très passionnant et une boucle qui se boucle au bord d’un lac. Finalement il ne s’est pas passé grand-chose dans cette année de la vie de Stella.

 


vendredi 10 mai 2024

Stella (S. Verheyde, 2008)

 



Stella se veut une petite chronique d’une jeune ado en 1977 (Stella entre en sixième en début de film) qui, parce que ses parents tiennent un bistrot, se trouve coincée dans un monde adulte empli de bières, de cigarettes et de jeux de cartes. Stella est bien seule et elle se raccroche à ce qu’elle peut : une amie au collège, une autre dans le Nord qu’elle a quittée il y a peu. Pour le reste il n’y a que des adultes : les parents accaparés ou indifférents, les clients amicaux ou libidineux. Si le film sent le vécu, il tourne un peu à vide, et l'on regrette que le regard sur l’univers du bistrot soit bien peu convaincant. À filmer sans cesse en gros plan Stella, le film ne nous fait guère entrer dans le bar, alors qu’il est un sujet en soi, surtout à le regarder quarante ans en arrière (ce type d’univers ayant largement disparu aujourd’hui).

On notera que la jeune actrice Léora Barbara est parfaite sauf lorsqu’on l’entend en voix off : sa prestation devient aussitôt une récitation peu convaincante, bien loin de la réussite de ses autres scènes.

Le film évoque bien sûr Le Café du cadran de Gehret qui, certes, reste complètement centré sur le bistrot (en ne cherchant pas à se focaliser, comme dans Stella, sur une enfant) mais capte avec une acuité folle la vie d’un bar, en ce qu’il est le réceptacle de la vie des gens, avec toutes ses habitudes, ses particularités, son rythme. Rien de tout cela ici, ou le bar n’est qu’une toile de fond finalement trop peu évoquée si ce n’est pour nous dire qu’il n’est pas un univers pour une enfant.

Sylvie Verheyde proposera une suite en 2022 avec Stella est amoureuse, suite qui reprend les mêmes personnages principaux huit ans plus tard (mais pas les mêmes acteurs, c'est bien dommage), mais qui est très décevant, le film tournant à vide et se laissant vite oublier.