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mardi 5 août 2025

Les Infidèles (E. Bercot, A. Cavayé, M. Hazanavicius, G. Lellouche, 2012)

 



Amusant film à sketchs qui renvoie, par bien des aspects, à Parlons femmes de Risi. On y retrouve le même plaisir potache de tirer à boulets rouges sur les personnages de dragueurs lourds, persuadés d’eux-mêmes, ou sur les dragueurs compulsifs ou incapables, brassant un peu les couches sociales et n’hésitant pas (mais c’est bien dommage) à aller vers le gore un peu trash par moment.
Bien sûr les sketchs sont inégaux mais Jean Dujardin et Gilles Lelouch s’en donnent à cœur joie et ils prennent un plaisir manifeste à se grimer, à coup de coiffures improbables ou de styles variés, un peu comme le faisait Vittorio Gassman chez Risi.
On notera dans le sketch La Bonne conscience combien Jean Dujardin est capable de très bien jouer le beauf incapable dont les ratées et les frustrations renvoient immédiatement à une vie glauque et vaine. Ce jeu, que l'on retrouvera notamment dans I Feel Good, est une vraie réussite de l’acteur qui parvient alors à osciller du comique au pathétique en un instant (un peu à la manière de Benoît Poelvoorde).

 

lundi 27 mai 2024

La Tête haute (E. Bercot, 2015)

 



La Tête haute propose un regard sur le parcours de Malony, enfant puis adolescent (très) difficile, de ses six ans à ses dix-huit ans.
On regrette que le film ne laisse guère planer le doute sur son issue du fait du titre et aussi, il faut bien dire, de son traitement, très conventionnel et pas assez radical (on est loin de L’Enfance nue de Pialat ou de Mommy de Dolan). On sait bien que les choses, progressivement, vont aller s’améliorant pour Mallory. C’est ainsi que, bon an mal an, de crises en réconciliations, le film conduit vers un happy-end un peu facile, attendu et, pour tout dire, un peu redouté.
C’est un peu dommage, le personnage était bien tenu (Rod Paradot le campe de façon convaincante), avec cette façon d’exploser dès que l’étau se resserre ou dès qu’un éclair de prise de conscience est attendu. Plus que Catherine Deneuve dont le personnage de juge bienveillant manque beaucoup d’épaisseur, c’est Benoît Magimel qui compose un personnage plus complexe et attachant.
Bien sûr le film n’évite pas le regard social explicatif (au travers de la mère, bien jouée par Sara Forestier mais dont les traits sont considérablement alourdis par la misère sociale) plutôt que de laisser le personnage être à la fois la cause et la conséquence de ce qu’il est. On en revient à Pialat ou Dolan qui, justement, ne cherchent pas à donner d’explications qui viendraient justifier leurs personnages, manière de faire qui leur donne beaucoup de puissance.