
Ce premier film de Luis García Berlanga, s’il lui a donné une
reconnaissance, a assez mal vieilli malgré la bonne idée de mettre sens dessus
dessous un petit village à l’idée de l’arrivée des Américains.
C’est là l’occasion pour
le réalisateur d’un portrait d’une Espagne provinciale, loin des remous du
monde, qui, tout à coup, entre en effervescence et montre à quel point
l’Amérique est désirable. Non seulement par l'argent espéré et qui fait tourner
les têtes mais aussi, plus largement, par tous les rêves qui l'accompagne. On
le voit non seulement dans la frénésie qui gagne la ville mais aussi avec les
images – caricaturales mais d’autant plus parlantes – qui émaillent le film,
notamment la longue rêverie autour du western, montrant la puissance du cinéma
américain dans les imaginaires.
Cette satire légère et
rythmée fonctionne (avec une ouverture en voix off originale) même si, on l’a
dit, l’ensemble a assez mal vieilli.