
Malgré une grande beauté à l'image, le mélodrame de Jane Campion s’étire, d’autant plus
que sa trame est assez convenue. La réalisatrice, qui aime jouer d’un rythme
lent, en prenant le temps de s’arrêter sur les choses, rallonge le fil mais
sans trouver ce rythme particulier qu’elle affectionne. Et comme l’intrigue est
assez simple, on regarde Isabel se débattre dans les filets tissés par Osmond
sans être complètement pris par ses émotions.
Pourtant Jane
Campion, l’air de rien, parvient à créer un désordre, celui, habile et fin, qui
percole dans La Leçon de piano ou Bright Star (même s’il s’agit d’un
désordre moins net et radical que dans Sweetie
ou Un ange à ma table).
La fin, ouverte, est remarquable, avec ce jeu stylisé réussi du ralenti et de l'incertitude sur laquelle se clôt le film. Et l’on
retiendra Nicole Kidman, dans un rôle pas simple, qui est excellente (de même
que John Malkovich, lui aussi très à l’aise, mais dans un rôle plus facile).