Film à
l’ambition colossale et à l’influence majeure, Metropolis est pourtant loin d’être la meilleure réalisation de
Fritz Lang. Le sujet lui-même et l’importance de l’ensemble décors/trucages
expliquent peut-être que Lang n’ait pas ici le génie dont il fait montre si
souvent.
Le scénario
s’articule autour d’une dystopie un peu lassante par sa naïveté : d’un
côté les ouvriers qui triment sans fin pour garantir le bonheur des riches
oisifs des demeures hautes. Cette caricature marxisante de la relation
dominant/dominé a pourtant eu une influence considérable dans la
science-fiction, puisqu’on trouve mille films dans l’histoire du cinéma qui
sont construits sur cette base, jusqu’aux productions les plus récentes (par
exemple Elysium ou encore Snowpiercer, qui propose une version
horizontale de cette répartition). Le scénario, alors, ne s’évite pas une
simplicité sans surprise (le fils du patron amoureux de l’ouvrière), que la
fin utopique et lénifiante vient couronner (« c’est par l’amour que
l’on peut trouver bonheur et dignité » et « le cœur relie la main qui
travaille et la tête qui pense »).
La ville
elle-même est un mélange de maquettes, de décors monumentaux et de modèles
réduits et elle apparaît comme un ensemble de gratte-ciels et d’autoroutes suspendus,
dans un entremêlât de buildings saisissant pour l’époque (et dont l’influence
visuelle durera très longtemps), le tout dans un style art déco qui épouse
l’expressionnisme général du film.
On retiendra
certaines séquences très célèbres qui ont marqué le cinéma (la transformation
du robot en Maria, certaines vues en plan large de la ville), la poursuite
réussie dans les catacombes, l’expressionnisme typique du film et cette idée du
Moloch qui prend sa ration d’ouvriers pour vivre (rappelant la fosse de Montsou,
dans Germinal, qui prend elle aussi
sa ration de mineurs).
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