Le Monde, la chair et le diable, est un des
premiers films d’anticipation, qui aura une longue descendance (il inspirera,
par exemple, Le Survivant). Il
poursuit la lignée des films de monstres typiques des années 50, où divers
monstres, nés de radiations nucléaires envahissent la ville (typiquement : Des monstres attaquent la ville), mais en les traitant dans une
forme radicale puisqu’ici c’est toute l’humanité qui a disparu sous le coup
d’un nuage radioactif (exit les monstres et exit l’humanité aussi). C’est donc
le premier film apocalyptique, qui ne filme pas directement l’apocalypse, mais
ses conséquences immédiates.
Toute l’humanité
disparait ou presque puisqu’il ne survit qu’un seul homme (protégé malgré lui
en étant coincé au fond de sa mine), ce qui nous vaut de belles images de Harry
Belafonte parcourant un New-York déserté. Avec un rythme lent, jouant sur le
mystère et la désolation plus que sur le spectaculaire, ces séquences sont
réussies.
Le film ensuite, patauge un peu, en introduisant un deuxième
personnage, puis un troisième et en oubliant un peu la disparition de
l’humanité pour se recentrer sur des passions ou des jalousies qui semblent un
peu hors de propos. Le sujet n’est pas inintéressant (il en ressort d’ailleurs
qu’il n’est nul besoin d’une société pour que le mal resurgisse : deux
hommes et une femme, cela suffit) mais le discours antiraciste ancre le film
dans une époque que la première partie du film semblait dépasser.
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