Ce film familial devait être, dans l’esprit de Spielberg, une petite réalisation sans grande prétention. On sait ce qu’il advint : ce fut le plus gros succès du cinéma. Mais il faut dire que, en plus de cocher toutes les cases du cahier des charges du film familial, il est remarquablement réalisé, avec ce talent qu’à Spielberg de parvenir à s’exprimer malgré le corsetage des producteurs. Sa qualité technique est manifeste dans ce film.
Spielberg, avec
cette fraîcheur d’enfant qu’il parvient à distiller dans de nombreux films, pose sa
caméra à hauteur d’enfant et procède à un double renversement : d’une
part les héros sont des enfants et, d’autre part, les extraterrestres sont
gentils ; ce sont les hommes (adultes) qui sont méchants. Sans être très
fréquent, ce second renversement n’est pas nouveau : on a déjà vu (dans L’Homme de la planète X ou Le Météore de la nuit par exemple) de tel
cas où ce sont l’avidité ou le racisme des hommes qui créent le conflit.
L’habileté,
ensuite, du scénario est de relier ces deux particularités, et il revient donc
aux enfants/adolescents d’aider l’extra-terrestre en perdition. Ce lien
enfant/extra-terrestre est bien entendu parfaitement illustré avec Elliot,
relié de façon certes télépathique mais surtout poétique à l’extra-terrestre.
Le film joue
ensuite de situations charmantes, amusantes, mais aussi touchantes (parfois un peu trop sirupeuse) ou
tragiques. La petite marionnette qu’est E.T. est parfaitement réussie :
elle s’incarne en un personnage à la fois drôle et touchant.
On s’amusera du
parallèle entre E.T. et Jésus : E.T., descendu sur Terre, aide les autres,
fait renaître la fleur, souffre, meurt, ressuscite et repart au ciel. Certaines images du film, de même que la
célèbre affiche du film, qui reprend La
Création d’Adam de Michel-Ange, peuvent d’ailleurs inciter à une telle
interprétation théologique du film.
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