Très bon thriller de O. Preminger. Dans un
style très sophistiqué, il parvient à captiver et à distiller une ambiance étrange
et très hitchcockienne.
Ann Lake, nouvellement arrivée à Londres où
elle est venue rejoindre son frère, dépose sa fille Bunny le matin dans sa
nouvelle école, mais, en fin de journée la petite fille a disparu. Bien pire :
personne ne l’a vue de la journée. Ann, bientôt aidée de son frère et de la
police cherche la petite fille.
On s’interroge longtemps sur la réalité de ce
qui se déroule, sur ce qui a pu se passer, sur l’existence même de Bunny Lake. Preminger
s’approche alors du visage de Ann pour scruter le cauchemar qui prend
forme sous nos yeux : est-elle folle ?
Les seconds rôles hauts en couleur et étranges
ajoutent à la bizarrerie dans laquelle plonge le film. Le spectateur ne sait
trop quelle direction prendre : s’agit-il d’un enlèvement d’enfant ou de la
folie d’une femme ?
C’est le monde de l’enfance qui est scarifié
par Preminger : il utilise les ressorts du conte, des passions enfantines
et les tord rageusement (poupée brûlée, colin-maillard qui doit permettre de s’échapper, balançoire affolante, etc.).
Laurence Olivier – qui incarne la raison
rassurante – est parfait et Keir Dullea interprète un Steven Lake (le frère de
Ann) qui n’est pas sans rappeler Norman Bates.
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