jeudi 4 juin 2015

Shining (The Shining de S. Kubrick, 1980)




Brillant film fantastique (qui flirte avec le film d’horreur), Shining bénéficie de la maîtrise totale de Kubrick qui, comme toujours, poursuit ses recherches techniques et n’hésite pas à innover comme dans la plupart de ses films (avec l’utilisation de la steadycam par exemple).
On retrouve, ici sous une forme glaçante, la froideur kubrickienne : cinéaste cérébral, Kubrick dessine une multitude de labyrinthes qui emprisonnent les personnages. L’étrangeté du lieu est révélée par les visions de Jack ou Danny, et c’est là qu’est l’art de Kubrick : on s’aperçoit peu à peu que quelque chose ne va pas, que les visions des personnages sont peut-être réelles ou que certaines images ne sont que des visions. Ou peut-être encore est-ce surnaturel ? Et c’est par l’image qu’il fait passer cette dissonance qui fait monter la tension et entraîne progressivement le film vers le fantastique.



Shining propose un emboîtement de différents labyrinthes, avec le labyrinthe végétal qui perdra le père et sauvera l’enfant, le labyrinthe de l’hôtel (les cuisines sont présentées comme telles, avec l’enchaînement des pièces) et enfin le labyrinthe cérébral dans lequel s’enferme progressivement Jack qui s’isole de sa famille.



Ces labyrinthes, en plus de nombreux autres signes, donnent une dimension terrible de Minotaure à Jack, qui annonce sa folie finale. Il n’est que les intuitions de Danny – le shining – pour lui permettre de ressentir des événements du passé qui sont autant de clefs pour le présent et l’avenir et pour échapper au père rival devenu fou. Shining est ainsi une vision percutante de la famille américaine où les rapport père-mère-enfant deviennent aliénés et délirants.



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