Bonne surprise que ce film de
science-fiction qui traite d'aliens de façon très originale. Ceux-ci ne
menacent pas de nous envahir, ils sont au contraire parqués et l’humanité ne sait
qu’en faire.
Bien entendu c’est là l’occasion
pour le réalisateur de parler politique et notamment de l’apartheid. Mais on reste surpris d’avoir droit à une
dénonciation féroce de l’apartheid en 2009. En effet l’apartheid en tant que
tel n’existe plus et, plus encore, personne ne soutient réellement un tel
régime. Certes on peut extrapoler à toutes les formes de racisme mais le
parallèle avec l’apartheid est net (l’action se déroulant en Afrique du Sud). C’est comme un film qui dénonce l’esclavage
des noirs aux Etats-Unis : qui cherche-t-on à convaincre ?
Mais l’essentiel n’est pas là :
il est plutôt dans cette idée d’avoir parqué les aliens dans un ghetto
bidonville gigantesque et de dérouler un film spectaculaire – et parfois
extravagant – en partant de cette idée.
L’exposition est très réussie et
très happante, avec le principe d’un faux documentaire télé (mockumentary)
qui nous précipite dans l’instantané de l’action. Ce style est progressivement
abandonné pour rejoindre celui assez conventionnel des films d’action habituels.
C’est un peu dommage car la banalité de l’action emporte la fin (et cette
banalité sera confirmée par Elysium, le film suivant de Blomkamp, qui est
insipide de bout en bout).
La contamination de Van de Merwe (très
bonne interprétation de Sharlto Copley) permet de démarrer réellement l’action et fait
exploser la situation en révélant le racisme violent, le jusqu’au-boutisme des
scientifiques, le sadisme des gangs, l’indifférence des politiciens, etc.
On pense évidemment à La Mouche noire : Van De Merwe a un bras d’alien, comme Delambre, et, bien
entendu, à La Mouche, à la fois par la
transformation progressive du héros, mais aussi dans cet aspect organique gore
qui traverse le film.
Van De Merwe, avec son bras transformé |
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