Très beau film d’Alain Cavalier, Thérèse est un film
sur la grâce, mais non pas sur un instant de grâce, comme on peut le voir chez
Rosselini ou Dreyer, mais sur la grâce en action, sans cesse, comme moteur
d’une vie. Thérèse est amoureuse de Jésus, voilà tout. Et Cavalier saisit cet
amour dans le visage de Thérèse, avec cette façon qu’il a d’irriguer les mille
et un gestes du quotidien, pourtant monotones et fastidieux. Cavalier montre
très bien comment cet amour total, merveilleuse traduction d’une foi absolue,
porte Thérèse, jusqu’à la souffrance et bientôt, malade, aux portes de la mort.
La sobriété du décor (souvent une simple toile peinte au
fond avec quelques meubles pour composer une salle à manger ou une chambre), la
discrétion de la mise en scène, la douceur de la photo accompagnent le silence
des carmélites et leur propension à la souffrance.
Catherine Mouchet est lumineuse : elle est cette enfante
amoureuse, illuminée de l’intérieur et toute emplie de grâce.
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