Film choc, provocateur à souhait, qui mélange avec allégresse grossièreté, goujaterie,
sadisme, abjection, obscénité, jusqu'à une fin éprouvante. Cela dit la séquence
d'ouverture indique d'emblée l'absence de retenue du réalisateur : insultes, nudité, excréments, tout y passe. Le film est une reprise du thème classique du
triangle amoureux mais sur une forme qui pourrait sembler rabelaisienne, mais
qui est en fait organique, malsaine, orgiaque.
Greenaway installe son histoire
dans une ambiance baroque, volontiers décalée par rapport au voleur, véritable incarnation du Mal. Il mêle ainsi la beauté et la laideur en
ne craignant pas de faire évoluer son terrible voleur dans un cadre fastueux,
développant une ambiance totalement décadente. On entre ainsi, par l'image
même, dans le registre de la farce grossière et outrée. Greenaway se plaît à relier
par une femme les mondes si opposés du voleur (qui, avec sa bande, incite à la
débauche, à l'obscénité, à l'insulte) et de l'amant (qui vient tranquillement
lire des livres). La caméra glisse, tourne, s'arrête ici sur un plan
magnifique de couleur, là sur la crudité de la nudité, puis repart le long des
tables. Le film est une grande réussite dans ce mélange improbable de la beauté
et de la décadence.
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