lundi 25 janvier 2016

Le Cuisinier, le voleur, sa femme et son amant (The Cook, the thief his wife & her lover de P. Greenaway, 1989)




Film choc, provocateur à souhait, qui mélange avec allégresse grossièreté, goujaterie, sadisme, abjection, obscénité, jusqu'à une fin éprouvante. Cela dit la séquence d'ouverture indique d'emblée l'absence de retenue du réalisateur : insultes, nudité, excréments, tout y passe. Le film est une reprise du thème classique du triangle amoureux mais sur une forme qui pourrait sembler rabelaisienne, mais qui est en fait organique, malsaine, orgiaque.
Greenaway installe son histoire dans une ambiance baroque, volontiers décalée par rapport au voleur, véritable incarnation du Mal. Il mêle ainsi la beauté et la laideur en ne craignant pas de faire évoluer son terrible voleur dans un cadre fastueux, développant une ambiance totalement décadente. On entre ainsi, par l'image même, dans le registre de la farce grossière et outrée. Greenaway se plaît à relier par une femme les mondes si opposés du voleur (qui, avec sa bande, incite à la débauche, à l'obscénité, à l'insulte) et de l'amant (qui vient tranquillement lire des livres). La caméra glisse, tourne, s'arrête ici sur un plan magnifique de couleur, là sur la crudité de la nudité, puis repart le long des tables. Le film est une grande réussite dans ce mélange improbable de la beauté et de la décadence.

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