lundi 18 janvier 2016

L'Heure suprême (Seventh Heaven de F. Borzage, 1927)




Ce film extraordinaire est un des plus beaux exemples de la perfection atteinte par le cinéma muet. Le lyrisme éblouissant de Frank Borzage ne connaît guère d’équivalent : il est l’un des plus beaux peintres de l’amour à l’écran, l'un des plus émouvants, sachant distiller une grâce religieuse dans les liens qui unissent le couple.
Chico et Diane se sont rencontrés par hasard, ils s’aiment, et rien ne pourra les séparer, pas même la misère, la guerre ou la mort. De l’incantation faite à Dieu jusqu’au miracle final, cet amour fou, plus fort que tout, emporte par son lyrisme.
Borzage impose Charles Farrell et Janet Gaynor qui deviendront le premier couple mythique du cinéma. À la candeur de Charles Farrell se marie la fragilité de papillon blessé de Janet Gaylord.
Depuis les égouts jusqu’au paradis, les personnages sont élevés, non pas au rang de héros, mais de figures universelles, transcendées par leur amour plus fort que tout. Cet amour dont ils sont si sûrs et qui leur donne peu à peu une si grande force. Et, à la cécité physique, répond le miracle de la vie, de Dieu : Diane sera les yeux de Chico.


Ce lyrisme, un peu naïf, infiniment touchant et émouvant, appuyé par l’image très stylisée de Borzage, par sa mise en scène expressive, par ses jeux de lumière loin de tout réalisme, crée un romantisme absolu et poétique, à la tonalité propre à Borzage.


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