Film sans grand intérêt de J.
Audiard. Un ancien combattant Sri Lankais fuit son pays et se retrouve gardien
dans une cité de banlieue. On se dit qu’il y a là quelque chose à creuser, mais
en fait non : Audiard remplit simplement son film de poncifs (la banlieue c’est
la guerre, le combattant endormi finira par se réveiller et leur mettra la
pâtée, etc.). Rien de neuf sous le soleil, rien d’intéressant, rien de
surprenant.
En fait Audiard présente la banlieue
telle qu’on se l’imagine : c’est la loi des gangs, la police y est absente
(les habitants aussi d’ailleurs car on n’en voit aucun, hormis la racaille qui
trafique au pied des immeubles !). Les barres d’immeubles sont surveillées
comme les Indiens surveillaient les collines, on fête un chef de bande en tirant
en l’air comme en sortant du saloon. On a là une image d’Epinal (et Audiard ne
cherche pas à en faire un symbole : il utilise des acteurs non professionnels,
il tente de nous « immerger » dans cet univers, mais on a déjà vu ça
cent fois). Et, sur cet arrière-plan bien consensuel, Audiard ne nous raconte
pas grand-chose, ne construit guère d’intrigue. Les trois Sri-Lankais, fausse
famille créée de toute pièce, pourraient se rapprocher, se construire, mais
non, cela n’intéresse guère le réalisateur. Des liens complexes –
surprenants – pourraient se faire entre guerriers de deux mondes
différents, ou que sais-je encore. Mais non, Audiard a juste à nous dire que la
banlieue, c’est la guerre, et qu'il y règne la loi de la jungle. Le final a des
airs de Taxi Driver et voilà tout.
L’ellipse finale laisse perplexe
(tiens, que veut nous dire Audiard ? Qu'en Angleterre, vraiment,
l’intégration c’est autre chose qu’en France ? Hum, voilà qui paraît bien
simpliste).
Qu’un tel film ait pu avoir la Palme
d’or : on s’interroge. Le film n’était pas favori de la compétition cannoise,
mais il a décroché la récompense : on en est navré pour la crédibilité de
Cannes.
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