Film étonnant, à bien des égards unique, où l’on reste en compagnie de nains (il n’y a que des nains dans le
film) échappés d’un asile et qui harcèlent le directeur de cet asile – lui-même
nain –, qui garde en otage un des nains.
Le film ne raconte pas d’histoire, le déchaînement
progressif des nains est sans raison, sans aboutissement. Mais certaines
séquences sont incroyables (et improbables) : la séquence d’ouverture sur
fond d’une musique délirante, l’épisode dans la chambre à coucher, les nains
aveugles, et tout un tas de saynètes où le délire méchant et sadique des nains
se révèle.
On pense bien sûr à Freaks, mais il n’y a pas ici l’entraide et la solidarité entre
monstres, simplement des fous lâchés en liberté. Werner Herzog a 28 ans quand il
tourne ce film, c’est dire à la fois la liberté incroyable du réalisateur (qui
se fiche de donner un sens à son histoire), et en même temps sa sureté technique,
sa confiance en les images qu’il capte.
Ce film délirant est, pour W. Herzog, un début
de l’exploration de la folie. Ici il ne fait que la constater, l’observer. Dans
Aguirre, L’énigme de Kaspar Hauser ou encore Fitzzcaraldo, il la scrutera bien davantage encore, avec l'acuité de son regard incroyablement
créatif.
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