Documentaire « engagé »
de François Ruffin qui s’amuse à mettre en scène sa stratégie destinée, tout à la
fois, à sortir du pétrin une famille mise au chômage par la fermeture d’une
usine, et à ridiculiser Bernard Arnault, grand patron du groupe qui a provoqué
la fermeture de ladite usine en la délocalisant.
Ruffin promène
sa caméra, parfois à l’épaule (on est alors dans le plus pur style run and gun propre aux vidéos saisies sur
le vif), parfois la cachant habilement, parfois entrecoupant ses plans d’extraits d’actualité
ou d’intertitres.
On est dans le
militantisme : il ne s’agit donc pas de démontrer quoi que ce soit. Par exemple
il ne s’agit pas de fouiller les raisons profondes de la fermeture de l’usine
pour comprendre tel ou tel mécanisme de délocalisation et pour voir si les
choses ne sont pas un peu plus complexes : on se contentera de ce qu’en dit
la syndicaliste. De sorte que le ton sarcastique et la petite mise en scène
destinée à coincer le négociateur ne réjouiront que ceux qui sont convaincus
par avance.
De même le ton
agit-prop faussement naïf est un peu simpliste, quand le réalisateur (qui est
aussi le personnage principal-enquêteur-magouilleur-ambassadeur-zorro) vient
dans les assemblées ou se pointe chez LVMH pour rencontrer Bernard Arnault.
Quant à la
position politico-économique sous-entendue par le documentaire, on retiendra la
syndicaliste expliquant, devant l’usine aujourd’hui fermée : « Moi je voulais rester à l’usine, ça me
plaisait le travail que je faisais, même si on était exploité ». On
tient là un fil que l’on aurait bien aimé voir déroulé, histoire de mettre en lumière
certaines contradictions fondamentales.
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