Sous les dehors
d’une comédie qui confine au loufoque, le regard de Billy Wilder est d’une très
grande cruauté. S’il a une
compassion certaine pour les femmes perdues (ici Kim Novack en Polly), son trait est vif et violent contre la bonne société : le mari est
prêt à tout – y compris à compromettre son couple – pour vendre ses chansons.
Et on aurait tort de s’en tenir au happy-end imposé par le genre : au-delà des prétextes et des faux-semblants, et le mari
et la femme sont allés jusqu’à déserter le lit conjugal,
l’un avec une prostituée, l’autre avec la star de passage. On comprend que les
ligues de vertus américaines aient pu être offusquées.
Il est dommage
que quelques scènes soient un peu forcées, parce que la dernière partie – à
partir du moment où la femme de Spooner, mise à la porte, se retrouve dans la
caravane de Polly – permet au cercle infernal de se refermer et à Wilder de
montrer tout le cynisme de la société américaine.
Le ton comique et décontracté du film permet à Wilder, comme souvent (du Gouffre aux chimères à La Garçonnière), une critique
de la société américaine très dure et sans concession.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire