Très bon film de
Luis Buñuel, empli de fétichisme, de pulsion, de foi et de cette fascination démoniaque typique du réalisateur.
Le film reprend
en écho la première séquence, clef, où le jeune héros découvre avec effroi et
fascination l’association entre ses premiers émois (les jambes découvertes de
sa gouvernante affalée) et le sang versé.
Cette association persuade Archibald d’être démoniaque et Buñuel, toujours très à
l’aise pour passer par l’image pour exprimer les pulsions des personnages,
s’ingénie à jouer avec les symboles qui font naître ses pulsions morbides :
les jambes de Patricia, le visage de Lavinia entouré de flammes ou la pureté
supposée de Carlotta, elle seule capable, pense-t-il, de le guérir de ses
pulsions criminelles.
Les pulsions
enfouies remontent en surface et il n’est qu’un ensemble de circonstances qui
l’empêchent de passer à l’acte et qui, dans un sens, font le travail à sa
place. Le film est traversé de l'intelligence ironique de Buñuel.
Archibald sera
absous par le commissaire (la pensée n'est pas criminelle !) et il
faut remarquer que c’est l'un des rares films de Buñuel où le héros guérit et semble à même d'être heureux.
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