Grosse machine industrielle,
Samson et Dalila est dans la même veine que Les
Dix commandements, au budget pharaonique, qui suivra. On oscille entre un certain
charme désuet et le kitsch le plus hollywoodien. C’est que les décorateurs ne
lésinent pas et on a droit à d’ambitieuses reconstitutions de temples et à des
vues imprenables sur des villes peintes en toiles de fond.
Cela dit le
casting est très réussi, Victor Mature étonne par sa présence massive (bien
loin des canons bodybuildés actuels : comme quoi ces hypertrophies
musculaires ne sont pas indispensables pour évoquer la puissance physique) et
Hedy Lamarr impose sa beauté vénéneuse.
Les personnages
sont, malheureusement, à l’instar des décors : imposants et sans finesse.
C’est comme si, dans de tels décors, on ne pouvait construire des personnages
autrement que massifs et taillés dans le roc, déclamant des phrases définitives.
C’est bien étrange : au-delà de ces décors de théâtre, les tourments de la
Belle qui trahit puis se repend, enlacée dans son amour, d’abord jalouse puis
sincère, auraient pu être fouillés considérablement. Seul le roi apporte un tant soit peu de finesse (Georges Sanders
n’y est sans doute pas pour rien) dans cet ensemble monolithique.
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