Alain Bergala, dans son livre « L’hypothèse cinéma », rappelle le but que Nabokov s’assignait
lorsqu’il enseignait la littérature, devant ses étudiants :
« J’ai
essayé de faire de vous de bons lecteurs, qui lisent non dans le but infantile
de s’identifier aux personnages du livre, ni dans le but adolescent d’apprendre
à vivre, ni dans le but académique de s’adonner aux généralisations. J’ai
essayé de vous apprendre à lire les livres pour leur forme, pour leur visions, pour leur
art. J’ai essayé de vous apprendre à éprouver un petit frisson de satisfaction
artistique, à partager non point les émotions des personnages du livre, mais
les émotions de son auteur – les joies et les difficultés de la création. Nous
n’avons pas glosé autour des livres, à propos des livres, nous sommes allés au
centre de tel ou tel chef-d’œuvre, au cœur même du sujet ».
Et A. Bergala conclut : « Nabokov définit là avec une grande exigence ce que devrait être
une approche du cinéma comme art : apprendre à devenir un spectateur qui
éprouve les émotions de la création elle-même ».
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