Beau film de James Gray dont la patte de réalisateur parvient à sortir du tronc
commun des films sur ce thème (un jeune qui sort de prison et veut bien faire
se trouve emmêlé dans des histoires de corruption qui dégénèrent très vite et
lui échappent). Gray ne construit pas un film d’action mais un film très
sensible, en s’attachant à montrer le récit à travers les yeux de Leo (très bon
Mark Wahlberg, au visage fermé d’adolescent), dont il capte toute la
sensibilité de jeune homme, perdu, prenant de mauvaises décisions, croyant
pouvoir faire confiance à ceux qui l’entourent (notamment Willie – très bon
Joaquin Phoenix) et qui, rapidement, vont le perdre.
On
voit bien que James Gray, même sur des thèmes qui pourraient appeler à un film
rythmé et empli de scènes d’action, se tourne vers un rythme lent, au ton
intimiste, où chaque plan est remarquablement construit, isolant parfaitement
ses personnages dans le cadre (notamment Leo, de plus en plus seul), jouant de
lumières ou s’amusant avec des plans étonnants (il n’hésite pas à
« enlever » une cloison pour montrer deux personnages de part et
d’autre d’une porte). Il ressort de son film une impression à la fois douce et prenante, comme une lente marche du destin.
On
regrette la toute fin du film avec le revirement surprenant de Leo, mais il
semble bien que cette fin ait été imposée à Gray, qui n’avait pas encore, à ce
moment de sa carrière, la main sur le montage final.
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