lundi 5 novembre 2018

Une aventure de Billy le Kid (L. Moullet, 1971)




L’idée d’un western français est originale, certainement risquée (le western étant par nature américain), mais, de fait, intéressante. Venant de Luc Moullet, on s’attend, en plus, à quelque chose qui sorte des sentiers battus. De sorte qu’avant même de découvrir le film, on ne peut qu’être dans l’expectative.
Le film est une longue course-poursuite, un peu étrange, un peu foutraque, qui part un peu dans tous les sens, avec la rencontre d’une jeune femme, rencontre qui s’avère finalement non pas fortuite mais calculée et piégeuse. Et ce hors-la-loi sans affect et sans émotion va bientôt être ému. Mais le traitement un peu décalé et presque expérimental (la mare d’eau verte qui apparaît au cœur du paysage minéral) empêche toute émotion et il en ressort une histoire assez convenue et finalement peu convaincante.
Et puis, dans son film, Moullet semble s’intéresser avant tout aux décors : il veut sans doute prouver (à lui-même et aux spectateurs) qu’il y a des paysages de western en France. Certes. On pourra rétorquer qu’un western ne se résume pas à un décor. Il y a Jean-Pierre Léaud, aussi, mais qui semble exagérer son jeu, jeu par nature déjà faussement naturel mais qui, ici, rendu un peu plus faux qu’il n’est déjà, devient complètement forcé.


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