L’idée d’un
western français est originale, certainement risquée (le western étant par
nature américain), mais, de fait, intéressante. Venant de Luc Moullet, on
s’attend, en plus, à quelque chose qui sorte des sentiers battus. De sorte
qu’avant même de découvrir le film, on ne peut qu’être dans l’expectative.
Le film est une
longue course-poursuite, un peu étrange, un peu foutraque, qui part un peu dans
tous les sens, avec la rencontre d’une jeune femme, rencontre qui s’avère
finalement non pas fortuite mais calculée et piégeuse. Et ce hors-la-loi sans
affect et sans émotion va bientôt être ému. Mais le traitement un peu décalé et
presque expérimental (la mare d’eau verte qui apparaît au cœur du paysage
minéral) empêche toute émotion et il en ressort une histoire assez convenue et
finalement peu convaincante.
Et puis, dans
son film, Moullet semble s’intéresser avant tout aux décors : il veut sans
doute prouver (à lui-même et aux spectateurs) qu’il y a des paysages de western
en France. Certes. On pourra rétorquer qu’un western ne se résume pas à un
décor. Il y a Jean-Pierre Léaud, aussi, mais qui semble exagérer son jeu, jeu
par nature déjà faussement naturel mais qui, ici, rendu un peu plus faux qu’il
n’est déjà, devient complètement forcé.
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