Comédie légère dont
la renommée doit beaucoup à Dustin Hoffman, qui s’amuse comme un fou à se travestir
en femme. Mais, pour le reste, le film, qui flirte davantage par moment avec la
comédie intellectuelle à la Woody Allen plutôt qu’avec la comédie légère ou burlesque, reste divertissant mais un peu trop prévisible.
On a beaucoup
salué la performance d’acteur de Dustin Hofmann mais, s’il est un acteur
exceptionnel, c’est bien plus dans la diversité de ses rôles que dans celui-ci,
où le personnage de Tootsie est finalement peu approfondi. C’est d’ailleurs une
des faiblesses du film que, comme dans tant de comédies, les personnages soient si caricaturaux. Mais le
récit saura utiliser Tootsie comme révélateur, et ces multiples personnages – c’est
là l’idée force du film – seront enrichis de leur rencontre avec Tootsie (y compris
Michael lui-même). Paradoxalement, c’est peut-être en marge du thème central du
rapport homme/femme que les idées sont les plus intéressantes, en particulier
la difficulté d’exister en tant qu’acteur au milieu d’une production
télévisuelle toujours plus commerciale et vulgaire. Cela dit, bien entendu, ce
thème aujourd’hui très conforme aux idées du moment était alors très en avance
sur son temps : c’est ce qui donnait alors la force au film, force largement perdue
aujourd’hui.
Pour ce qui est
du jeu d’acteurs grimés en femmes, on est bien sûr très loin des facéties merveilleuses
de Tony Curtis et Jack Lemmon dans Certains l’aiment chaud (film qui, lui au contraire, n’a rien perdu de sa verve et
de sa force comique) et, en ce qui concerne Dustin Hoffman lui-même, l’on
retiendra bien davantage sa performance dans Lenny de Bob Fosse ou dans Macadam
Cowboy de John Schlesinger que ici, dans ces travestissements amusants mais
assez superficiels.
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