Sans être beaucoup plus qu’un
honnête polar délocalisé dans les badlands, Cœur
de tonnerre – qui pâtit d’une réalisation mollassonne –, en revanche, est
très intéressant dans son sujet. Non seulement il montre un peu la situation
des descendants des Indiens dans une réserve – où la vie tourne autour de mobil-homes
pourris perdus au milieu des carcasses de voitures – mais il montre surtout la
lutte qui a encore lieu, nous dit le film, entre Indiens favorables aux Blancs
et ceux qui restent accrochés à leurs traditions et à leurs coutumes. En fait
le sujet du film est de transposer la confrontation de la Frontière dans
l’Amérique moderne des années 90. On retrouve alors toute la violence inhérente
à cet espace de confrontation, les codes et rituels indiens. On y retrouve la
figure du grand-père, relai religieux ancestral et, inévitablement, la figure
du tueur d’Indien, héritage d’Ethan Edwards, qui correspond ici au flic local
(Sam Shepard), vieux routier, aguerri, qui connaît parfaitement l’ennemi et
sait le traquer. Il dit d’ailleurs, en forme de boutade, qu’il est John Wayne.
Et le film ajoute, au cœur de cette confrontation, un thème très important sociologiquement concernant les minorités – mais qui touche davantage la question des Noirs que celle des Indiens – avec le passing : Ray Levoi, s’il est fils d’Indien, le cache volontiers et il ne demande rien d’autre que d’intégrer la population WASP de Washington. Mais il sera contaminé par la Frontière et verra éclore en lui des doutes, des visions et des révélations qui le conduiront à ne plus cacher ses origines, mais, au contraire, à les revendiquer et à s’y rattacher.
Dans la tension inhérente au discours sur la Frontière (tension entre ensauvagement et régénération), Cœur de tonnerre exprime donc un retour aux sources et une régénération : Ray, empli des visions de ses ancêtres, ayant pris pleine conscience de ses racines, tourne le dos à la civilisation, délaisse sa décapotable symbole à la fois d’ambition et de réussite sociale et fonce dans les badlands.
Et le film ajoute, au cœur de cette confrontation, un thème très important sociologiquement concernant les minorités – mais qui touche davantage la question des Noirs que celle des Indiens – avec le passing : Ray Levoi, s’il est fils d’Indien, le cache volontiers et il ne demande rien d’autre que d’intégrer la population WASP de Washington. Mais il sera contaminé par la Frontière et verra éclore en lui des doutes, des visions et des révélations qui le conduiront à ne plus cacher ses origines, mais, au contraire, à les revendiquer et à s’y rattacher.
Dans la tension inhérente au discours sur la Frontière (tension entre ensauvagement et régénération), Cœur de tonnerre exprime donc un retour aux sources et une régénération : Ray, empli des visions de ses ancêtres, ayant pris pleine conscience de ses racines, tourne le dos à la civilisation, délaisse sa décapotable symbole à la fois d’ambition et de réussite sociale et fonce dans les badlands.
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