mardi 3 janvier 2023

Call Me By Your Name (L. Guadagnino, 2017)

 



Si le film de Luca Guadagnino a rencontré un grand succès (critique notamment), c’est sans doute lié à l’intimité du sujet et à son traitement à la fois sobre, esthétisant et tout en sensibilité. Il faut dire que Call Me By Your Name cherche à saisir des instants, avec cette fugacité des moments où des sensations sont ressenties, partagées, admises.
Le réalisateur réussit à capter les émotions, la sensualité, la passion naissant entre les personnages – autant de sentiments qui doivent rester cachés – avec une retenue remarquable. Et le film transforme très bien la chaleur écrasante de l’Italie en une douceur sensuelle.
Guadagnino filme ainsi avec finesse le rapprochement progressif d’Elio et Oliver (rapprochement travaillé dans la mise en scène : s’ils partagent assez vite le cadre, ils mettent du temps à être côte à côte, sans distance) et, par exemple, il utilise parfaitement les statues antiques pour poursuivre la sensualité et le rapport au corps. Mais le film, en revanche – et c’est là peut-être ce qui lui manque – s’il est sensible, manque d’une profondeur poétique, de quelque chose d’indéfinissable et qu’appelait Elio (et qu’Oliver viendrait éteindre), dans son rapport au monde, aux choses, dans son détachement à fleur de peau.
On peut remarquer aussi que, dans cette initiation à l’homosexualité, la relation entre Elio et ses parents est aussi assez équivoque – notamment au travers de l’aveu de l’homosexualité passée du père – et elle vient complexifier la relation entre Elio et Oliver (relation qui n’a pas échappé aux parents et qui l’ont même, au moins inconsciemment, favorisée).

 


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