mardi 30 mai 2023

Au poste ! (Q. Dupieux, 2018)

 



Fidèle à sa manière de faire si particulière, Quentin Dupieux s’amuse à briser les lignes narratives dans tous les sens en partant d’une situation classique (un interrogatoire en forme de huis clos) et en la dynamitant à qui mieux-mieux. Mais si – comme toujours chez Dupieux – il y a de bonnes idées (le mélange du passé et du présent dans les récits du témoin) et de bonnes lignes de dialogues (cette histoire de « c’est pour ça »), l’ensemble est parfois assez poussif, le rythme s’épuisant.
Et puis la fin, il faut bien dire, déçoit : cette pseudo-révélation d’une pièce de théâtre ne convainc guère et semble bien facile. C’est que l’on touche une limite du style de Dupieux : comme il s’affranchit de toutes les contraintes (temporelles, logiques, etc.), que l’absurde prend le dessus, alors tout devient possible et plus rien ne surprend vraiment.

Heureusement, Benoît Poelvoorde, impeccable, distille toujours le même plaisir.

 

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