mercredi 3 janvier 2024

Les Aventuriers (R. Enrico, 1967)

 



Après une première demi-heure peu convaincante, le film gagne en épaisseur au fur et à mesure de ses drames, notamment après l’épisode africain. Le dernier tiers du film, alors que les personnages ont complètement changé de registre et apparaissent infiniment marqués et meurtris, est très réussi, le film d’aventure s’étant mué en un puissant drame.
Alain Delon compose alors un de ses personnages dont il a le secret : taiseux et déjà éteint, comme si quelque chose était mort en lui. Lino Ventura, qui campe le second personnage de ce duo, avec toute la masse de son mutisme, exprime autrement la tristesse, davantage comme une lassitude que comme une brisure intérieure. Portés par ces deux acteurs immenses, les deux personnages, amis intimes qui suivent longtemps la même trajectoire, s’assemblent parfaitement.

Delon, au travers de ce personnage d'aventurier tête brûlée et perdu, meurt une nouvelle fois dans un film, ce qui, tout à la fois, est rare pour une star de cet acabit mais très courant chez lui. Le film, alors, dégage une grande tristesse lorsque la caméra s’échappe, laissant Roland seul, perdu sur le fort délabré et battu par les flots.





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