
Il est toujours plaisant de voir
une grosse production française adapter un grand roman français :
l’ambition est là, les moyens aussi, le casting est à l’avenant et le
spectateur – qui est au rendez-vous – n’est pas destiné à être abruti par une
énième comédie bas de gamme (genre qui se taille malheureusement une part de
lion dans la production de films français).
Le film prend bien sûr bien des
libertés avec le roman mais l’ensemble est assez rythmé et les quatre
mousquetaires sont bien campés, en particulier Athos et Aramis, tenus par
Vincent Cassel et Romain Duris qui trouvent le ton juste. Pio Marmaï, qui joue
Porthos, est toujours un peu terne malgré tous ses efforts. Quant à François
Civil, s’il se démène tant et plus, il n’est pas complétement convaincant.
C’est que son physique assez lourd convient mal, peut-être, avec l’image
virevoltante et tout feu tout flamme de D’Artagnan.
Mais l’on se plait à plonger dans
l’univers de ces mousquetaires qui vivent mille aventures sous nos yeux. La
réalisation, en revanche, fatigue : les scènes d’action se veulent
immersives avec la caméra qui bouge dans tous les sens, le montage très rapide (les
montages numériques s’accordent pourtant mal avec les affrontements à l’épée)
et la musique envahissante qui surligne beaucoup trop l’action.
Et l’on regrette que l’une des
forces du roman – les extraordinaires dialogues de Dumas – disparaisse
tout à fait à l’écran : les réparties mémorables ou qui font mouche sont
ici bien rares (« Ils ne veulent pas
de ma paix, nous verrons s’ils préfèrent ma guerre » de Philippe
Garrel qui campe un Louis XIII faussement calme et tout en retenu) de sorte que
les dialogues peinent à enrober le film d’une jubilation et d’un élan qui lui
manquent.
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