Vittorio De Sica, célébré pour ses films
néoréalistes, a ensuite suivi le mouvement des comédies italiennes. Il boom est sans doute sa meilleure réussite,
en portant un regard corrosif et très sévère sur l’Italien moyen qui, au milieu
des glorieuses années 60 italiennes, veut devenir, en un claquement de doigt,
l’égal des grands bourgeois et est prêt à tout pour y parvenir. De Sica
construit parfaitement son personnage : Giovanni a de l’ambition mais il
n’est pas capable, il aimerait en être mais il n’en est pas. La fin, très
réussie, est particulièrement dure.
Dans cette farce cynique, l’abattage
d’Alberto Sordi est extraordinaire et il rend crédible ce personnage de
Giovanni par la richesse de son jeu où se mélangent à la fois le hâbleur et le
lâche, le désespéré et le fier, le timide et l’hypocrite. Très peu d’acteurs
sont à ce point capable de nuances et d’intonations différentes, ici pour
montrer tout ce qui bouillonne et se contredit dans le crâne de l’infortuné
Giovanni.
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