Grand film d’Akira Kurosawa où sa
perfection formelle explose à chaque plan et où sa maîtrise dramatique
construit un film puissant.
Si le thème est assez classique
(une dénonciation de la corruption par un personnage infiltré qui veut se
venger), les jeux de lumière, les fulgurances de montage, les cadrages, les
décors (de la froideur des murs des bureaux aux gravats de l’usine bombardée),
la profondeur de champ (lorsque Nishi s’immisce, au fond du plan, entre les
conservations entre Iwabuchi et Moriyama), tout est construit pour amener la
situation jusqu’à son climax et pour emporter le spectateur dans les méandres
vengeurs de Nishi. On retrouvera la même perfection formelle dans Entre le ciel et l’enfer.
Et Kurosawa, très intelligemment,
sait montrer combien la corruption est puissante et épouse les particularités
de la vie japonaise, avec sa culture du silence, les suicides provoqués,
les hommes de main qui font les sales besognes et les coups de téléphone sobres
et décisifs, qui montrent combien celui que l’on croyait tout en haut est en fait
lui-même aux ordres de quelque politique qui reste hors d’atteinte.
On remarquera, dans le rôle
central de Nishi, Toshiro Mifune, si souvent expressif et puissant, qui est ici
d’une sobriété remarquable.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire