samedi 12 avril 2025

Le Mari de la femme à barbe (La donna scimmia de M. Ferreri, 1964)

 



Film très réussi de Marco Ferreri qui parvient à parfaitement utiliser son accroche scénaristique : la découverte par hasard de Maria, jeune femme terriblement poilue et honteuse, par Antonio, forain opportuniste. Ferreri joue avec ce personnage tout droit sorti des Monstres et campé par un Ugo Tognazzi très à l’aise (et qui ne cabotine pas trop comme c’était à craindre). L’habileté est de laisser croire, au gré du jeu de Tognazzi, qu’Antonio va s’amender, qu’il va devenir peu à peu sensible à Maria et que son humanité reprendra le dessus, alors qu’il n’aura toujours au fond de son cœur que l’intérêt le plus vil et le plus bas. La fin, comme il se doit et comme le veut la grande tradition de la comédie italienne, verse une dernière pincée de vitriol sur l'ensemble.
De nombreuses séquences sont remarquables, à la fois drôles et corrosives, et Annie Girardot – qui ne craint pas d’être méconnaissable – est parfaite. On notera que le titre italien bien plus cinglant (La donna scimmia c’est-à-dire la femme singe) reflète parfaitement toute la dimension satirique du film.


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