
Si Pietro Germi,
dès ce premier film, s’appuie sur un fort accent néoréaliste (le regard sur
l’Italie de l’après-guerre ne cache pas la pauvreté, les difficultés, les
arrangements), ce n’est qu’un arrière-plan pour ce qui constitue en réalité
le cœur du film : le parcours de Pietro, filmé d’abord comme un condamné
qu’une combine de son avocat va tirer d’affaire et filmé ensuite, en fin de
film, comme suivant un chemin de rédemption, avec une humeur chrétienne très
forte.
Alors que Pietro
était tout à fait tiré d’affaire et que, même, le vieil homme qui tenait la preuve
de sa culpabilité en était venu à mourir, le voilà assailli par la culpabilité. Alors
qu’il avait relancé sa vie en tournant la page loin de toute criminalité, la
rencontre avec ce témoin n'avait pas fait naître la peur du châtiment – châtiment
qu’il avait entrevu terriblement plus tôt dans le film –, mais bien la culpabilité. Alors qu’il est tout à fait
blanchi, le voilà incapable de faire un pas de plus en avant, malgré la
sincérité de ses sentiments pour Linda.
Cette dimension
supplémentaire donnée à Pietro illustre combien Germi saura, tout au long de
ses films – et en particulier dans ses drames – scruter au plus près ses
personnages, chercher à les comprendre sans jamais les réduire pour rester
proche d’eux.
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