lundi 13 décembre 2021

Bedlam (M. Robson, 1946)

 



Étonnant film de Mark Robson qui s’éloigne largement des vulgates des années 40 et réalise un film semi-historique et semi-horrifique, en s'appuyant sur le thème de gravures de Hogarth, en particulier La Maison des fous qu’il met en scène véritablement. Ce jeu sur les gravures – assez discret (même si le générique nous les montre) – est très réussi.
Le film oppose avec brio la raison et la folie, mais en prenant le parti étonnant de la folie, inversant ainsi le paradigme habituel. Il secoue ainsi la société : n’est pas fou celui que l’on croit. Il propose ainsi un pas de côté par rapport aux conventions ainsi qu'au qu’en dira-t-on : tout ce qui est raisonnable est ici laminé. C’est la manière dont les raisonnements sont tordus dans tous les sens qui rend la raison particulièrement malsaine (l’on se souvient d’ailleurs que la folie, bien souvent, vient d'un excès de logique, d'une manière implacable de raisonner et dont on ne s'écarte jamais).

On retiendra évidemment Boris Karloff, exceptionnel en bourreau et en âme noire de Lord Mortimer, tout d’intelligence diabolique et retorse.




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