Film surréaliste
fameux de Luis Buñuel, qui sur une trame simple mais nette (l’amour passionnel
contrarié d’un couple) est le prétexte pour Buñuel d’une violente critique de
la société mais aussi d’un assemblage de rêves, de situations invraisemblables,
de gags ou de clins d’œil. On trouve ainsi ce conflit entre la société et la
pulsion du désir (avec les éclaboussures de lave en métaphore de ces pulsions
ardentes), conflit qui sera un élément fondamental de Buñuel dans sa période
post-surréaliste, jusqu’à ses derniers films. Le film, hymne à cet amour fou, dénonce
donc violemment (et de façon provocante et subversive) la bonne morale
bourgeoise aussi bien que l’Église.
Dans L’Âge d’or, un peu comme dans Un chien andalou, Buñuel saute souvent d’une
idée à l’autre, de façon irrationnelle, ne raccrochant les scènes qu’au travers
d’un détail quelconque et tout à fait secondaire (c’est une structure qu’il
reprendra, en la développant dans Le Fantôme de la liberté). Et il fourmille d’inventivité, par exemple la séquence initiale, du documentaire animalier sur les scorpions, ou la
séquence de la vache installée sur le lit de la femme : on entend
longtemps, en fond sonore, le tintement de la cloche qui est une connexion sonore
entre l’homme et la femme, pourtant dans des situations éloignées et différentes.
Le film sera
détesté et rejeté par une majorité des critiques (à commencer bien entendu par
la bourgeoisie, directement visée par Buñuel) mais sera adoré par les
surréalistes (André Breton en tête).
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