Monsieur Verdoux
est le premier film de Chaplin (hormis L’Opinion publique où il ne joue pas) où il change complètement de personnage, venant
sept ans après Le Dictateur. Malgré
ses qualités le film est un échec commercial et critique (double première pour
Chaplin).
Il faut dire que
cette fois Chaplin abandonne complétement son personnage de vagabond, même s’il
continue de s’y référer, puisque son monsieur Verdoux est visuellement opposé à
Charlot : habit blanc, feutre mou, personnage parlant. L’un est le négatif
de l’autre.
Mais Chaplin
donne à monsieur Verdoux, paradoxalement, la même sensibilité que chez son
vagabond. et même si Chaplin s’oriente nettement vers une critique
en règle de la morale bourgeoise et si son personnage est bien l'auteur de nombreux
meurtres, que Verdoux a une certaine innocence, une certaine légèreté liée à sa
lucidité et sa morale toute particulière : c’est en toute tranquillité, puisqu’il
lui faut de l’argent – nécessité fait loi –, que Verdoux commet ses meurtres.
Et Chaplin s’appuie sur ce détachement étrange pour construire un ton burlesque
dont il joue à merveille.
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