Grand film de Claude Chabrol, qui s’appuie sur un thème classique chez lui (peindre des
rapports de classe tout en tirant à boulets rouges sur la bourgeoisie) mais
qu’il amène et construit parfaitement, en articulant son propos sur la
rencontre de deux femmes, Sophie (Sandrine Bonnaire), la bonne analphabète, et
Jeanne (Isabelle Hupert) la factrice. Ces deux femmes se trouvent et se liguent
contre la famille Lelièvre, devenant en quelque sorte sœurs spirituelles, dans
leur nihilisme et dans leur action destructrice et jusqu’au-boutiste.
Le film semble alors
montrer que, pour Sophie et Jeanne, nulle intégration n’est possible : la structure
de la société les exclut. Sophie ne peut occuper la place que lui assignent les
Lelièvre. L’exaltation qui emporte Sophie et Jeanne entraîne la perte totale de
toute morale et de toute distinction entre Bien et Mal. Ce ne sera donc pas en
gagnant une place que les sœurs criminelles avanceront, mais en détruisant les
autres.
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