samedi 2 février 2013

Merci pour le chocolat (C. Chabrol, 2000)




Toute la perfection glaçante de Claude Chabrol s’étend dans Merci pour le chocolat, où une trame classique (l’introduction d’un désordre dans une famille va progressivement perturber tout le bel agencement) permet au réalisateur d’égrener ses thèmes habituels (la famille bourgeoise, les faux-semblants, des mystères enfouis). Et c’est tout en subtilité qu’il révèle le malaise et le terrible mensonge caché, à coup de doutes, de détails, de flash-backs complices, d’inquiétants instantanés sur lesquels on ne s’attarde pas dans un premier temps. Et puis, au fur et à mesure, l’énormité des choses enfouies refait surface. L’interprétation est parfaite, avec notamment une remarquable Isabelle Hupert, qui joue la fausseté même, et, derrière le masque, une froideur vénéneuse.


Et le piano de La Marche funèbre de Liszt accompagne le film et signe le plan final magnifique, avec ce visage douloureux où des larmes coulent comme par une fêlure.

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