Toute la
perfection glaçante de Claude Chabrol s’étend dans Merci pour le chocolat, où une trame classique (l’introduction d’un
désordre dans une famille va progressivement perturber tout le bel agencement) permet
au réalisateur d’égrener ses thèmes habituels (la famille bourgeoise, les
faux-semblants, des mystères enfouis). Et c’est tout en subtilité qu’il révèle
le malaise et le terrible mensonge caché, à coup de doutes, de détails, de flash-backs complices, d’inquiétants
instantanés sur lesquels on ne s’attarde pas dans un premier temps. Et puis, au
fur et à mesure, l’énormité des choses enfouies refait surface. L’interprétation
est parfaite, avec notamment une remarquable Isabelle Hupert, qui joue la
fausseté même, et, derrière le masque, une froideur vénéneuse.
Et le piano de La Marche funèbre de Liszt accompagne le
film et signe le plan final magnifique, avec ce visage douloureux où des larmes
coulent comme par une fêlure.
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