Buster Keaton continue de parfaire son art du comique comme nul
autre avant lui : il se sert ici d’un décor à la fois gigantesque et vide
et parvient à
multiplier les gags et les situations en jouant de ce décor et des incongruités
qu’il présente : les éléments de structure, les pleins et les vides, les formats
proposés par le gigantesque bâtiment (notamment dans les séquences de cuisine
où le quotidien devient un défi). Avec une inventivité permanente et cette
mélancolie comique qui le caractérisent tant, Keaton arpente son navire et s’en
donne à cœur joie. Plusieurs situations confinent à l’absurde, d’autres sont d’une
étonnante poésie. La séquence sous-marine est remarquable (surtout techniquement, pour l'époque) et le renversement
complet du sous-marin ponctue merveilleusement le film.
Le film apparaît, dès lors, bien plus que comme une simple accumulation de gags : c’est dans cette multiplicité de tons, qui sont comme autant
de déclinaisons du comique et qui l'enrichissent considérablement, qu’il
faut chercher ce qui donne cette harmonie géniale au film.
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