Film de commande
voulu par Staline (de même que plusieurs autres chefs-d’œuvre d’Eisenstein) et
destiné à exalter la puissance patriotique, Alexandre Nevski met en scène un prince du
XIIIème siècle qui repousse les cavaliers teutoniques. Le parallèle avec l’URSS
menacée par la montée du nazisme est tout à fait clair (les bannières
teutoniques, par exemple, sont floquées de l’aigle allemand).
Le film est
marqué par la légendaire bataille sur le lac gelé où le souffle épique du film
a gardé toute sa force. Mais on sent bien qu’Eisenstein d’une part est peu à l’aise
avec le parlant (certaines scènes sont assez quelconques, celles précisément où
il s’agit de dialogues qui apparaissent assez statiques) et, d’autre part, est
obligé de renoncer (au moins en partie) à des montages trop complexes ou
intellectuels, exigence du régime soviétique oblige. La dernière demi-heure, en
revanche, est exceptionnelle : la beauté plastique des plans de cavaliers
qui chargent sur le lac crée un extraordinaire souffle épique.
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