Délicieuse
comédie de Lubitsch, qui sort de ses schémas habituels (où tout se déroule dans
un univers de luxe, de beaux appartements et de grands hôtels) pour se
concentrer sur une petite boutique avec les salariés qui y travaillent.
Il y a beaucoup
de tendresse dans la découverte par Alfred que la correspondante avec laquelle
il a de si beaux échanges épistolaires n’est autre que sa collègue, avec
laquelle il se dispute toute la journée. La simplicité de l’intrigue, mais
aussi sa très grande modernité (de plus en plus moderne, même, si l’on se
prend à remplacer les échanges épistolaires par des mails et si l’on considère le
développement de cette façon de faire connaissance) lui donnent tout son
charme.
Mais le film, en
plus de ce ton doux et comique, lorgne du côté de la comédie humaine en
abordant de plein fouet les problèmes de chômage qui guettent les salariés ou des
tours de vis du patron vis à vis d’eux. Cette dimension supplémentaire, traitée
avec une grande facilité par Lubitsch, donne au film une très grande force. Le
dosage et l’assemblage de tant d’éléments contradictoires créent une harmonie
magique qui porte le film. Tant de comédies (à commencer par celles de Lubitsch
lui-même, par exemple Ninotchka,
tourné juste avant) semblent bien ternes ou limitées face à la plénitude de Rendez-vous.
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