Ce très célèbre
documentaire de Robert Flaherty plonge le spectateur dans la vie des Inuits et
on les voit chasser le phoque, pêcher dangereusement, être ensevelis sous le
blizzard avec leurs chiens ou se retrouver au creux de leur igloo. Flaherty
s’est immergé plusieurs mois aux côtés des Inuits, partageant leur quotidien (il
a même construit avec eux un igloo-studio de cinéma où il développait ses
pellicules au fur et à mesure). Et s’il filme avec attention mille et une
tranches de vie, il s’attarde longuement sur la nature qui englobe et dépasse
la vie de ces hommes qui se débattent dans ces contrées inhospitalières, nature
dont la beauté explose à l’écran bien souvent.
Flaherty, bien
loin de simplement poser sa caméra, construit son documentaire, sans chercher à
avoir un regard qui se voudrait objectif. Mais il a bien conscience que, de
toute façon, il n’y a pas d’objectivité possible : le simple fait de
choisir un cadrage, de placer dans le champ un élément ou de préférer le
laisser hors-champ est tout à fait subjectif. Et il sait aussi que le simple
fait d’être présent modifie le comportement du sujet filmé (les personnes
présentes, les animaux). Cet aspect est notamment au cœur de la question
travaillée par Jean Rouch et Edgar Morin dans Chronique d’un été. On sait que Raymond Depardon a pu s’essayer à
cette objectivité (par exemple dans Délits flagrants) mais Flaherty, lui, tranche directement et réalise des
travellings, des gros plans ou des contre-plongées et il joue du montage pour
construire l’histoire qu’il raconte.
Bien loin de la pure réalité documentaire, Flaherty reconstitue donc sous nos yeux la vie ancestrale des Inuits (occultant certains aspects modernes). Le film est alors construit en une succession de saynètes, qui montrent successivement des moments de bravoure, des moments familiaux et intimes mais aussi tant de petits riens du quotidien, sur lesquels il porte une attention touchante ou drôle. L’amour que porte Flaherty pour les Inuits en général et pour Nanouk en particulier transparaît nettement. On est donc bien loin des documentaires prétendument objectifs, ici, au contraire Flaherty assume complètement de jouer avec la réalité pour montrer sa version de la vie de Nanouk et des siens.
Bien loin de la pure réalité documentaire, Flaherty reconstitue donc sous nos yeux la vie ancestrale des Inuits (occultant certains aspects modernes). Le film est alors construit en une succession de saynètes, qui montrent successivement des moments de bravoure, des moments familiaux et intimes mais aussi tant de petits riens du quotidien, sur lesquels il porte une attention touchante ou drôle. L’amour que porte Flaherty pour les Inuits en général et pour Nanouk en particulier transparaît nettement. On est donc bien loin des documentaires prétendument objectifs, ici, au contraire Flaherty assume complètement de jouer avec la réalité pour montrer sa version de la vie de Nanouk et des siens.
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